USA : un trumpiste brûle une église et massacre des fidèles


Le lobby des armes et les anciens militaires : première cause d’insécurité aux USA


Des images de l'attaque d'une église dans le Michigan, aux USA, par un vétéran trumpiste.

Scène de guerre dans le Michigan, le dimanche 28 septembre. Un pickup orné de deux gros drapeaux des États-Unis percute les porte d’une église située dans la commune de Grand Blanc. C’est l’heure de la messe, des centaines de fidèles prient dans ce lieu de culte Mormon. Un tireur entre, il mitraille la foule avec un fusil d’assaut. Un incendie se répand dans l’église, il a été allumé par le tueur avec de l’essence. Des engins explosifs seront également retrouvés. L’assassin est finalement abattu par des policiers. 4 fidèles sont morts, 8 sont gravement blessés. Dans la foulée, Donald Trump dénonce un «acte anti-chrétien ciblé», espérant attiser encore la campagne contre la gauche, et durcir davantage la répression.

Mais le tueur est rapidement identifié : il se nomme Thomas Jacob Sanford, âgé de 40 ans. C’était un marine, un vétéran de l’armée étasunienne «qui soutenait Trump» explique le journal anglais The Telegraph. Lors de la campagne présidentielle de 2020, l’ancien militaire posait avec un T-Shirt au motif de camouflage militaire, avec un slogan pro-Trump : «Make Liberals Cry Again». The Telegraph rapporte que la photographie de la maison de Sanford, prise sur Google Street View, montre un panneau appelant à voter Trump-Pence accroché à la clôture de son jardin. Sandford avait été déployé en Irak lors de la guerre sanguinaire menée par les USA à partir de 2003.

Cette tuerie fera beaucoup moins de bruit médiatique que la mort de Charlie Kirk, et elle aura surtout infiniment moins de répercussions politiques : le profil du tireur ne correspond pas au narratif attendu par le pouvoir. Elle est pourtant révélatrice des maladies qui rongent les USA.

En deux semaines seulement, 5 fusillades de masse ont eu lieu dans le pays. Celle commise le 28 septembre dans le Michigan donc, mais aussi celle survenue la veille en Caroline du Nord. Un autre Marine nommé Nigel Edge avait ouvert le feu sur un bar, causant 3 morts et 8 blessés. Le 24 septembre, un homme avait tiré sur un bus transportant des migrants à Dallas, tuant une personne et blessant deux autres avant de se suicider. Le 20 septembre, un tireur avait visé un Club de country, provoquant la mort d’une personne et des blessures par balle. Le 17 septembre, en Pennsylvanie, un homme avait tendu une embuscade à des policiers, tuant trois d’entre eux.

Les USA sont un pays gravement malade de son lobby des armes. On estime qu’il existe 393 millions d’armes à feu détenues par des civils aux États-Unis, sur une population de 340 millions de personnes. Il y a plus d’armes que d’êtres humains sur le territoire de la première puissance mondiale, et le pays compte le taux d’homicide le plus élevé des pays industrialisés. En 2022 plus de 48.000 Américains ont perdu la vie à cause des armes à feu, soit une moyenne de 132 morts par jour. Sur une décennie, ce sont les chiffres d’une guerre.

Le nombre de tueries de masse – celles qui font au moins 3 ou 4 victimes – explose ces dernières années. Selon les chiffres officiels, il y a eu quasiment deux tueries de masse par jour en 2023, soit 650 ! En septembre 2025, il y avait 286 tueries de masse recensées depuis le début de l’année.

Encore plus choquant, il y a également eu 47 fusillade dans des établissements scolaires depuis le début de l’année – toutes n’ont pas été mortelles. 24 fusillades ont eu lieu sur des campus universitaires et 23 sur des terrains d’écoles. Des centaines de milliers d’enfants et de jeunes adultes sont confrontés à la violence armées lors de leurs études, et certaines écoles sont équipées de portes blindées.

Les USA sont aussi malades de leurs propres soldats. Le 19 avril 1995, à Oklahoma City, un camion bourré d’engrais, de liquide inflammable et d’explosifs sautait devant un centre administratif. L’attentat tuait 168 personnes et en blessait près de 700 autres : c’était le plus meurtrier qu’aient connu les USA, si l’on excepte le 11 septembre 2001. L’auteur des faits est Timothy McVeigh, un vétéran et militant d’extrême droite.

Le 14 juin 2025 à Minneapolis, un conservateur évangélique anti-avortement et pro-Trump tuait plusieurs élus démocrates à leur domicile. Cet homme, formé auprès de militaires, dirigeait une entreprise de sécurité privée ayant réalisé des missions au Congo, en Cisjordanie, au Sud-Liban et dans la bande de Gaza. Les soldats perdus de l’impérialisme, abandonnés après avoir commis les pires crimes de guerre, ramènent la violence à domicile. C’est le cas, une fois de plus, de Thomas Sandford.

Alors que Charlie Kirk fait désormais l’objet d’un culte de la personnalité et que sa mort sert de mythe fondateur à l’extrême droite étasunienne, les vraies questions ne sont toujours pas posées : la violence armée massive, l’état de guerre permanent à l’intérieur et à l’extérieur des USA, la gestion des vétérans qui reviennent au pays après avoir semé la mort à l’autre bout du monde.

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