Il a osé : Sarkozy sort un livre sur son passage éclair en cellule VIP


Ceci n’est pas une blague : 11 jours après sa libération, Sarkozy annonce un bouquin sur son incarcération. Le culot sans limite, c’est sans doute ce qui caractérise les riches et les puissants. En particulier dans notre époque, qui ressemble de plus en plus à un mix écœurant entre un épisode de South Park et le film Idiocracy.


Parodie de la couverture du livre de Sarkozy, "À la recherche du yaourt perdu", avec des critiques élogieuses : "20 jour en cellule VIP, le récit bouleversant d'un martyr des temps modernes" selon Le Figaro, "Un réquisitoire sans appel contre les juges islamo-bolchéviques de la France Insoumise" pour Pascal Praud, et "Mon papa lé innocent" selon un certin Louis S.

Le 11 novembre, Nicolas Sarkozy bénéficiait d’un traitement unique dans l’histoire de la justice française : 20 jours seulement après avoir été condamné à 5 ans de prison ferme pour association de malfaiteurs, il était relâché. Entre-temps, il avait bénéficié d’un soutien total de l’intégralité du bloc médiatique et d’un large spectre du champ politique. Les éditorialistes le comparaient à Dreyfus, une manifestation dans le 16ème arrondissement conspuait les «juges rouges», et le ministre de la justice en exercice Gérald Darmanin lui avait même apporté son soutien. Un phénomène, là aussi, sans précédent.

Dès sa sortie de prison, Sarkozy s’était rendu, escorté par des journalistes, dans un luxueux restaurant parisien, où une clientèle de vieillards bourgeois l’avait applaudi. En une image, l’illustration de la sécession des riches. Quelques jours plus tôt, Jean-Claude Darmon, ami de Sarkozy, déclarait sur Cnews : «C’est un choc pour des gens comme nous ! Nous ne sommes pas faits pour la prison, nous ne sommes pas des animaux, c’est terrible». Relisez : «les gens comme nous» d’un côté, les «animaux» qu’on met en prison de l’autre.

11 jours après sa sortie de prison donc, Nicolas Sarkozy annonce déjà, sans ressentir aucune honte, qu’il sort un livre sur son séjour en prison. On se souvient d’un autre politicien moustachu qui était devenu célèbre après avoir avoir rédigé un ouvrage derrière les barreaux, mais Sarkozy n’a même pas écrit son propre livre. Il a, comme tous les politiciens actuels, chargé un écrivain fantôme de travailler à sa place. À moins qu’il n’ait utilisé directement Chat GPT. L’ouvrage pompe sans vergogne un titre de Victor Hugo «Le dernier jour d’un condamné» et s’intitule «Journal d’un prisonnier», il fera plus de 200 pages.

Que peut bien raconter ce sinistre bouffon ? Son séjour tout confort dans une cellule VIP avec douche et cuisine ? Ses gardes du corps logés dans les pièces adjacentes, fait unique dans l’histoire des prisons françaises ? Son accès au téléphone et à la lecture ? Bref, ses trois semaines dans de meilleures conditions que la plupart des étudiants vivant dans un appartement du CROUS ?

Peut-être racontera-t-il, comme l’a révélé la presse, qu’il ne mangeait «que des yaourts», car il refusait de cuisiner et ne touchait pas aux repas fournis par la prison ? Bénéficiera-t-il d’une tournée triomphale sur les plateaux de Léa Salamé, Pascal Praud et Benjamin Duhamel pour se victimiser en prime time ?

Et surtout, qui lui rappellera ses propositions en tant que candidat, lorsqu’il réclamait, entre deux sermons sur le «laxisme» de la justice, «qu’un condamné ne puisse pas bénéficier d’une mise en liberté conditionnelle avant qu’il ait effectué au moins les deux tiers de sa peine» ?

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