«Dernier été de paix», «attaques préventives» : les militaristes sont devenus fous !

Boris Pistorius, Giuseppe Cavo Dragone et Pierre De Villiers : trois militaristes forcenés qui nous emmènent droit vers la guerre.

Au secours ! Les dirigeants politiques et militaires occidentaux semblent animés par une pulsion de mort qui ne cesse d’augmenter. Comme avant 1914, le réarmement massif s’accompagne d’une escalade des discours guerriers, qui ne peuvent que conduire à la boucherie. Et comme en 1914, c’est le sang des peuples qui coule dans ce genre de situation, pas celui des généraux galonnés ni des politiciens bien à l’abri.

Avec une différence majeure : les moyens de destruction dont dispose l’humanité en 2025 sont infiniment plus destructeurs que ceux du début du siècle dernier, qui étaient déjà terribles. Trois déclarations qui doivent nous inquiéter, et nous faire réagir :

L’Allemagne en pleine fuite en avant

Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, organise depuis des années une remilitarisation ultra-rapide et colossale de l’Allemagne. Le budget militaire allemand a déjà quasiment doublé en quelques années, et il devrait encore augmenter de 150% d’ici 2029. L’armée recrute, le service militaire – «volontaire» pour l’instant – est rétabli, les usines d’armes tournent à plein régime : l’objectif affiché est que la Bundeswehr devienne la plus grande armée d’Europe, devant la France. Le pays veut même enrôler «un million de réservistes». Une perspective qui devrait déjà nous inquiéter.

Boris Pistorius annonce que la Russie serait sur le point d’attaquer un État membre de l’OTAN. Donc déclencher une guerre mondiale. Et contrairement aux dirigeants français qui répètent dans tous les médias une date de «quatre ou cinq ans» avant un «choc», Pistorius est encore plus pressé : «Cela est envisageable dès 2028, et certains historiens militaires pensent même que nous avons déjà connu notre dernier été de paix». La guerre dès 2026 donc. Nos médias nous répètent pourtant depuis 2022 que l’armée russe est à genoux et qu’elle n’a ni équipement ni troupes. Maintenant, c’est l’inverse, la Russie serait prête à déferler sur l’Europe.

Au milieu de ces annonces terrifiantes, difficile d’y voir clair. Une certitude, la promesse de «détruire l’économie russe» n’a pas fonctionné : les pays européens, en particulier l’Allemagne, continuent même d’acheter du gaz russe sous forme de GNL qui arrive par bateau en Europe de l’ouest. La croissance économique de la Russie se porte d’ailleurs très bien. Nos dirigeants financent ainsi la Russie d’une main, et s’arment en vue d’une guerre totale de l’autre. Totalement absurde.

Mais au global, si la Russie a effectivement massivement augmenté ses dépenses de guerre depuis trois ans, avec un budget militaire qui s’élève à 149 milliards de dollars, il reste bien moindre que les dépenses cumulées de trois pays comme la France, l’Allemagne et la Pologne (qui s’élèvent déjà à près de 200 milliards) et beaucoup plus bas que les dépenses totales de l’OTAN. À titre de comparaison, les USA dépensent 1000 milliards par an dans leur armée…

L’OTAN veut la guerre

L’amiral italien Giuseppe Cavo Dragone, président du comité militaire de l’OTAN, prévient dans une interview : son organisation réfléchit à une approche «plus agressive» contre la Russie, et n’exclut pas des «attaques préventives, considérées comme des actes de défense». Il faut lire ces phrases avec beaucoup de gravité. Être «plus agressif» que Poutine ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Déclencher une guerre totale ? Quant au concept militaire «d’attaque préventive», utilisé jadis contre l’Irak, tout le monde sait à présent qu’il s’agit de déclencher une offensive en premier, une guerre d’agression.

Un chef de l’OTAN déclare donc tranquillement qu’il veut attaquer une puissance nucléaire ! Même au plus dur de la guerre froide, quand l’Europe était coupée en deux et que les conflits entre les deux blocs étaient à leur maximum, il n’y avait pas de discours aussi irresponsables.

Logiquement, Poutine a répondu que «si l’Europe veut la guerre, la Russie est prête». Voilà comment créer l’escalade. Pour rappel, l’OTAN c’est l’énorme machine militaire créée pendant la guerre froide pour lutter contre l’URSS. L’OTAN, c’est la force militaire du bloc occidental, qui n’a pas hésité à mettre en place des réseaux d’extrême droite en Europe de l’Ouest, usant de méthodes terroristes, prête à organiser des coups d’État pour empêcher une éventuelle arrivée au pouvoir de la gauche dans l’un des pays membres. L’OTAN est un outil de domination impériale piloté par les USA sur le reste du monde. En principe, cette organisation n’a plus de raison d’être depuis la chute du bloc de l’Est en 1989. Elle aurait du disparaître, et pourtant elle n’a jamais été aussi puissante.

France : un général d’extrême droite veut envoyer la jeunesse mourir au front

Scène lunaire sur le plateau de France 2 le 4 décembre. Le Général De Villiers, proche de l’extrême droite, est invité sur le plateau de Léa Salamé, et prononce un discours annonçant une guerre inéluctable et imminente. Il déroule une série d’éléments de langage affolants sur l’économie de guerre, la jeunesse qui doit mourir pour le drapeau, la guerre inéluctable, etc.

Entre autres déclarations : «Il faut passer à une vraie économie de guerre» ou encore «la cohésion nationale d’aujourd’hui n’est pas satisfaisante. Dans l’armée, les jeunes qui rentrent tous les ans ne reculent pas au combat car on les prépare à donner leur vie pour la France». Voilà l’horizon : bourrer le crane de la jeunesse suffisamment fort pour qu’ils «donnent leur vie», non pas pour la France, mais pour l’industrie de l’armement. D’ailleurs, De Villiers présente ce soir là sur France 2 son dernier livre titré : «Pour le succès des armes de la France», tout un programme.

Pierre De Villiers, c’est le frère de Philippe du même nom, politicien d’extrême droite, ouvertement raciste, et intervenant régulier sur Cnews. Pierre De Villiers réclame depuis des années – bien avant l’invasion de l’Ukraine – un réarmement de la France. En 2017, il était Chef d’État Major des Armées, et demandait déjà une hausse de plusieurs milliards d’euros annuels de budget militaire. Macron avait refusé à l’époque, le général avait démissionné. Depuis, il reste très populaire au sein de la droite radicale, et il a même envisagé de se présenter aux élections.

Voilà où nous en sommes en France. La télévision de service public invite, sans aucune contradiction, un militaire d’extrême droite pour diffuser des discours guerriers. Réveillons-nous, il est minuit moins une.

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