9 avril à Nantes : quelques couleurs dans la monotonie

Depuis que le Parti Socialiste est au pouvoir, on ne compte plus les manifestants tués, mutilés, incarcérés. Les lois antiterroristes les plus liberticides ont été adoptées, les sans-papiers traqués, les droits sociaux attaqués comme jamais. Dans l’indifférence quasi-générale de «la gauche».

Ce jeudi 9 avril, les grandes centrales syndicales se décident enfin à appeler à la grève contre une énième attaque néo-libérale orchestrée par le gouvernement. Cette journée de mobilisation ne fait que confirmer – malheureusement – la difficulté qu’ont aujourd’hui les syndicats à mobiliser, dans un contexte de reculs à répétition et de sidération sécuritaire.

Sous un joli soleil printanier, quelques 5000 personnes défilent dans les rues de Nantes, derrière une banderole jaunâtre dont seuls les chefaillons syndicaux ont le secret.

Malgré tout, un cortège plus énergique d’environ 200 personnes réunissant des collectifs et individu-e-s libertaires et anticapitalistes – rejoint par des étudiant-e-s et lycéen-ne-s – s’insère dans le défilé nantais. Coloré et dynamique, il rompt avec le reste de la manifestation, plutôt grise et apathique. Banques et bâtiments du pouvoir – mairie, préfecture, locaux du PS – sont redécorés sur son passage, sous les yeux ulcérés des syndicalistes de FO. Quand un fast food est touché, ceux-ci menacent même d’aller dénoncer les manifestants et essaient désespérément de protéger les banques qui suivent.

Des tags et un collage massif d’autocollants constellent le parcours aux chants de :

  • «De Nantes à Athènes, Résistances, Résistances !»
  • «Grève, blocage et sabotage»
  • «Je hais l’État ses flics et ses Macron», et autres slogans contre le pouvoir socialiste.

À noter qu’un véhicule de police fenêtre ouverte aux abords du défilé a été repeint de l’intérieur par un tir joliment ajusté d’œuf de peinture.

Au moment de la dislocation, la BAC est sur les dents, mais les trublions se sont déjà évaporés.

Même s’il est évident qu’une promenade de quelques heures n’inquiétera jamais le gouvernement, cette journée de mobilisation a été une petite réussite dans le contexte de fatalisme généralisé.

Ils nous veulent résignés, diffusons la révolte !

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