Depuis les attentats, il ne se passait pas une journée sans attaques contre celles et ceux qui luttent. État d’Urgence, manifestation réprimée à Paris, militants perquisitionnés et assignés à résidence un peu partout, convoi parti de Notre-Dame-des-Landes bloqué …
La « coalition climat 44 », qui avait lancé un appel à se rassembler contre la COP 21 ce samedi 28 novembre dans les rues de Nantes, avait cédé aux menaces de la préfecture – toute personne qui manifesterait risquant des poursuites. Les organisateurs avaient finalement choisi d’appeler à une « chaîne humaine ».
À 14h précise, la chaîne commence à se mettre en place. Un cortège anticapitaliste se forme au même moment quelques mètres plus loin. Progressivement, des gens s’agrègent derrière la banderole du cortège pour défiler. Le service d’ordre, en chasuble jaune, de la « coalition climat » est immédiatement débordé. C’est une foule de plusieurs centaines de personnes qui défilera dans le centre ville de Nantes, finalement suivie par les participants à chaîne humaine qui décident de marcher tout en se tenant la main. La chaîne humaine mobile est aussi une façon subtile de contourner l’interdiction de manifester. Dès le départ du cortège, on chante :
« État d’urgence, État policier, ils nous enlèveront pas, le droit de manifester ! »
Les slogans contre l’État d’Urgence se mêlent aux slogans contre la COP, alors que certains sont masqués, voire déguisés en végétaux, d’autres pas. Beaucoup alternent entre le défilé et la chaîne humaine, rassemblent parallèlement plus de mille personnes dans les rues.
« Nucléaire, OGM, baratin : c’est la COP 21 ! »
« Valls, dégage, résistance et sabotage ! »
Le cortège sillonne le marché de noël devant des badauds goguenards, en criant :
« Vous pouvez consommer, mais pas manifester ! »
Rue de Strasbourg, en arrivant devant des policiers en armure : « Vous ne servez à rien, comme la COP 21 ! »
Le parcours termine sur la Place du Bouffay, sous les applaudissements, suivis d’une ronde. L’anxiété ambiante est largement retombée, et une envie diffuse de sortir de la psychose parcourt la foule. En plus de quelques policiers en armure, beaucoup de flics en civil chargés du renseignement tournent autour de la place, probablement pour repérer des participants.
En défilant bruyamment malgré l’État d’Urgence, les manifestant-e-s ont démontré qu’il était encore possible de lutter, et que l’on pouvait, ensemble, déjouer les intimidations policières.
Leur Ordre ne tient que par la peur : résistons !
Comble du ridicule, le traitement médiatique qui ne parle que de la chaîne humaine, en effaçant toute trace ou images du défilé et de la manif, alors même que celles et ceux qui bravaient l’État d’Urgence représentaient l’écrasante majorité des personnes présentes.
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