Le 20 avril, la police a trouvé un stratagème astucieux pour surveiller encore plus étroitement les manifestants : déguiser un policier en journaliste, avec un puissant appareil photo et un casque « presse ». Comme si l’hélicoptère et les innombrables caméras ne suffisaient pas !
La nouvelle a révolté l’important Syndicat National des Journalistes qui a publié un communiqué officiel très énervé commençant par : « Quand les forces de l’ordre font œuvre de désordre, c’est que quelque chose ne tourne plus rond. Que se passe-t-il à Nantes ? ». Incroyable.
Le syndicat de journalistes poursuit : « Interrogée sur ces pratiques par des journalistes présents sur place, une commissaire de police nantaise a reproché à la presse de ne pas collaborer avec les services de police en matière d’identification des manifestants… »
On ne peut que saluer ce refus public de collaborer avec les forces de l’ordre, d’autant plus justifié que certains journalistes sont parfois blessés par des tirs policiers. Quoi de plus vexant que d’être confondu avec un flic ?
Cela fait pourtant des années que certains médias aident ouvertement la police. Cela a été le cas après la grande manifestation anti-aéroport du 22 février 2014 : des images de photographes de la presse locale s’étaient retrouvées dans certains dossiers d’inculpés. L’emploi répété des mots « casseurs » ou « saccages » ces dernières semaines pour désigner le mouvement en cours est également une façon plus insidieuse de reprendre la pensée préfectorale.
Le 20 avril, une quinzaine de journalistes de médias locaux et nationaux ont assisté à d’intenses gazages gratuits et répétés de manifestants bras en l’air, devant le pont Anne de Bretagne, puis aux charges ultra-violentes de la BAC sur des lycéens. Pourquoi aucune de ces exactions n’a été relatée dans la presse du lendemain ?
Camarades journalistes, encore un effort !
Le communiqué du SNJ : http://www.snj.fr/article/nantes-mais-que-fait-la-police-276315879
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