Mercredi soir. Les frères d’Adama Traoré, mort étouffé dans le commissariat de Beaumont-sur-Oise cet été, comparaissent au tribunal pour des « outrages » et des violences imaginaires. Alors qu’aucun gendarme n’a été mis en examen dans cette affaire. En réalité, c’est une véritable vendetta d’État qui s’abat sur une famille endeuillé qui réclame la vérité depuis des mois.
Autour de 18h, plus de 250 personnes s’apprêtent à partir en cortège de la Place du Bouffay, après des prises de parole. Avant le départ, quelques militants racistes du GUD, déjà bolossés la veille à la fac, viennent faire des provocations aux abords de la manifestation. Ils avaient multiplié les menaces de mort sur internet quelques heures plus tôt. La riposte est massive. Les fachos sont coursés, rattrapés et rossés. L’un d’entre eux doit se réfugier dans un commerce. La police en profite pour interpeller un manifestant. Bientôt un troisième round ?
Le cortège parcoure un centre ville éclairé par les guirlandes de Noël aux cris de « Pas de justice, pas de paix » et « Pour Adama : justice et vérité ! Pour les frères Traoré : Liberté ! ». Un fumigène est allumé devant la mairie. Quelques affiches sont collées sur le parcours, et des taggs solidaires fleurissent peu avant la dispersion, sur les murs et un tramway. La BAC, lourdement équipée et cagoulée, n’interviendra pas.
Bien plus tard dans la nuit, presque en catimini, les magistrats du tribunal de Pontoise condamneront les frères Traoré à des peines de prison ferme. Comme une provocation ultime dans la nuit noire.
À Beaumont et ailleurs : solidarité avec celles et ceux qui résistent aux violences d’État !