Nantes : l’extrême droite chassée de la fac

À l’automne dernier, à Nantes, des cocktails Molotov étaient envoyés dans une maison occupée par des migrants. En juin, une dizaine d’intégristes scandait des injures homophobes derrière un cordon de CRS sur le parcours d’une gay pride. Le 13 novembre, la terrasse d’un bar nantais était attaquée à coups de projectiles par des militants racistes.

L’une des caractéristiques essentielles de la culture politique d’extrême droite est la lâcheté. Les fachos sont bien plus à l’aise pour s’en prendre aux personnes les plus isolées, – comme lorsqu’ils tentent de brûler vifs des exilés dans leur sommeil, tirent sur un centre d’accueil pour migrants ou agressent des fêtard-e-s nantais-e-s – que pour assumer publiquement leurs idées. Nous l’avons encore vérifié mardi 13 décembre, à la fac de Nantes.

Depuis quelques semaines, un groupuscule étudiant néo-fasciste, antisémite, revendiquant ouvertement l’action violente, tente de refaire surface partout en France : le Groupe Union Défense (GUD), créé après mai 1968, prenant pour symbole un rat noir. Le groupe était jusqu’alors uniquement présent à Paris et à Lyon – où de nombreuses agressions ont eu lieu ces dernières années. Une antenne bretonne du GUD prétend donc s’implanter à Rennes et Nantes, en collant quelques affiches et en publiant des photos sur internet.

Ce mardi, des militants du GUD, munis de casques, étaient venus distribuer des tracts appelant à la « Révolution Nationale » sur le campus nantais. Après avoir tenté d’intimider des étudiants, et menacé une militante, ces quelques fachos ont été poliment mais fermement chassés de l’université par un groupe improvisé d’une vingtaine de personnes, jusqu’au tramway. En chemin, deux antifascistes ont administré une sérieuse correction aux militants du GUD, qui ont fini par quitter les lieux précipitamment en ordre dispersé, en les suppliant d’arrêter. Notons que les vigiles de l’université ont empêché la réquisition du sac des individus, contenant plusieurs centaines de tracts racistes, imprimés en couleur sur papier glacé. Vexé par cette humiliation, le groupuscule menace sur internet de revenir à l’université avec du renfort. Restons vigilants.

Encore une fois, démonstration est faite qu’il n’y a aucune place pour l’extrême droite à Nantes. Ni à l’université, ni ailleurs. Continuons à le prouver, à coups d’affiches, d’autocollants, de débats voire, si nécessaire, de poings.

Mais la lutte contre le racisme ne se limite pas à contrer les agissements de quelques nervis d’extrême droite, encouragés par le climat ambiant.

Une manifestation en solidarité avec la famille Traoré aura lieu ce mercredi, à 18Hh, Place du Bouffay. Soyons donc nombreuses et nombreux au rendez-vous.


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