Ingouvernable.


Le mot d’ordre résonne partout. Ces derniers jours dans les manifestations de Washington ou de Seattle. Il remplissait les rues de Rome et de Florence à l’automne dernier, et celles de Paris au printemps. Face à l’effondrement des repères politiques et au discrédit général des puissants, devenir ingouvernable s’impose comme un cri de notre époque.


Nous sommes de la génération qui avait l’âge de Zyed et Bouna en 2005. L’âge de Rémi en 2014. L’âge d’Adama en 2016. Une génération prise en étau entre les attentats, le harcèlement des flics et des rêves dévorants. Celle qui ne croit plus aux mensonges des médias, qui n’écoute plus les politiques, qui n’a jamais rien attendu des élections. Celle qui ne vote pas mais subit de plein fouet les attaques des élus. Celle des lycées pro, destinée à la précarité. Celle qui gratte les cours. Celle qui s’enlise sur les bancs de la fac.

La génération qui s’est rencontré dans la rue l’an dernier. La génération qui relève la tête, alors que celle de ses parents avait accepté tous les reniements sans broncher. Celle qui crie qu’elle déteste la police depuis le mois de mars et qui défile masquée derrière des banderoles. Celle qu’on croise sur des barricades à la ZAD ou en train de taguer la métropole. Celle qui part en taule, accusée avoir mis une béquille à un flic ou un fumigène dans une voiture. La génération qui reçoit des interdictions de manifester, ou des éclats de grenades dans les jambes, le ventre ou le visage. Celle qui ne veut pas de retour à la normale, et qui compte retourner dans les rues. Celle qui veut empêcher le déroulement normal de la présidentielle. La génération qui a pris conscience de sa force.

Dans cette optique, plusieurs centaines de personnes se sont trouvées ces derniers jours à Paris. La génération ingouvernable est partout, et fourmille déjà d’idées. Il s’agira de se retrouver encore et encore dans les semaines à venir, pour perturber le sinistre Spectacle électoral.

Les 25 et 26 février prochain, le Front National, parti favori des sondages, prétend lancer sa campagne à Nantes.

Converger contre le meeting de l’extrême droite résonne comme une évidence.

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