Le Tribunal Administratif de Nantes vient de suspendre deux gardiens de prison pour des saluts nazis. Qui sont ces matons ? Quelques informations.
Le 28 septembre 2014 à Nantes. Une grande manifestation pour la réunification de la Bretagne est organisée dans la Cité des Ducs. Des dizaines de milliers de soutiens de la cause bretonne, de tous horizons politiques, défilent dans la ville. Parmi la large palette de collectifs présents, un cortège de bonnets rouges et quelques néo-nazis clairement identifiés, membres du groupuscule antisémite et collaborationniste ADSAV.
Le soir même, une bande de cranes rasés se fait remarquer dans un tramway, en hurlant des cris racistes et en faisant des saluts nazis. Le petit groupe agresse même des agents de la TAN venus les calmer. Quatre types sont arrêtés, deux sont condamnés quelques semaines plus tard.
Cette lamentable affaire illustre la décomplexion grandissante de l’extrême droite – très minoritaire mais active – dans l’ouest de la France. Une décomplexion largement confirmée depuis à Nantes comme à Rennes, par une série de passages à l’acte. Elle illustre aussi les tentatives récurrentes de récupération de la cause bretonne par des groupuscules fascistes. Récupération qui atteignait son point culminant le 26 septembre 2016, lorsqu’un cortège composés d’identitaires, de racistes et de supporters a pu scander pendant plusieurs heures des slogans « anti-racaille » au cœur du défilé annuel pour la réunification de la Bretagne.
Mais ce n’est pas tout. Parmi ces néo-nazis du tramway nantais, deux d’entre eux sont surveillants pénitentiaires ! Il s’agit de Jean-Charles T. et de Julien L. matons dans les prisons de Nantes pour l’un, dans les Côtes d’Armor pour l’autre.
« L’un des gardiens de la maison d’arrêt de Nantes, qui s’était déjà vu reprocher par le passé des «écarts de langage » par l’administration pénitentiaire, avait aussi admis avoir entonné « un chant d’infanterie de l’armée allemande » et avait mis cette « provocation » sur le compte de son alcoolisation. » écrit le journal Le Télégramme.
Mais c’est le chef de bande, Jean-Charles T. qui a le pedigree le plus chargé. Leader du groupuscule ADSAV, il est à l’initiative de plusieurs manifestations ouvertement racistes en Bretagne, notamment un défilé contre un projet de mosquée à Quimper en octobre 2014, et un rassemblement « anti-étrangers » organisée à Pontivy le 14 novembre 2015, qui s’était transformé en véritable déchaînement de violences, provocant plusieurs blessés parmi les habitants de la ville. ADSAV a également revendiqué à demi mot sur internet l’attaque d’un squat de migrants à coups de cocktails molotov en septembre 2015 à Nantes. Bref, il s’agit ici de ce qui se fait de plus violent et dangereux parmi l’extrême droite. Notons qu’en dehors des saluts nazis du tram nantais, tous ces agissements sont restés impunis à ce jour.
Et dire que ces gens sont des fonctionnaires payés par l’état en charge de la sécurité publique !
Les racistes et les fascistes ne seront jamais chez eux à Nantes et en Bretagne.
Sources :
- Des groupes extrémistes “malvenus” dans la Breizh manif
http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/des-groupes-extremistes-malvenus-dans-la-breizh-manif-4513949
- Nantes. Des gardiens de prison suspendus après des saluts nazis
http://www.letelegramme.fr/loire-atlantique/nantes/nantes-des-gardiens-de-prison-suspendus-apres-des-saluts-nazis-02-05-2017-11496938.php#ui0E1ywWuuErW0FL.99
- Nantes. Prison avec sursis après les saluts nazis
http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-prison-avec-sursis-apres-les-saluts-nazis-15-10-2014-132157
- Pour en savoir plus sur l’extrême droite bretonne : http://www.antifabzh.lautre.net/roazhon/2013/03/dossier-adsav-ppb-jeune-bretagne-et-generation-identitaire/