- Le 21 janvier 1793, la monarchie française prenait fin, avec l’exécution du Roi Louis XVI. Le 22 janvier 2018, 225 ans après, presque jour pour jour, Macron reçoit les plus grands patrons du monde au Château de Versailles, incarnation de l’absolutisme royal. Une provocation délibérée.
- En 2015, Emmanuel Macron ministre de l’économie estimait déjà sans complexe qu’«il nous manque un Roi» après s’être rendu, le 8 mai, à Orléans pour célébrer Jeanne D’arc. Un symbole traditionnel de l’extrême droite. Une foi élu, le technocrate nostalgique du roi règne comme un monarque, grâce à l’arsenal de la Ve République et le passage de l’état d’urgence dans le droit commun.
- Le Régime de Vichy avait nommé ses reportages de propagande «La France en Marche». La formule «ni droite ni gauche», recyclée jusqu’à la lie par Macron pendant la campagne présidentielle, a été pendant plusieurs décennies un slogan phare du FN. La nouvelle formule du gouvernement, “La France est de retour [France is back]” est quant à elle plagiée sur le gouvernement réactionnaire de Ronald Reagan, qui assénait dans des années 1980 : “America is back”.
- Aucun symbole n’est anodin. Macron célébrait sa victoire au Louvre, fêtait son anniversaire au château de Chambord et reçoit à présent les puissances capitalistes à Versailles, comme la nouvelle noblesse d’une Cour devenue mondiale. Dans le même temps, une guerre contre la plèbe est menée avec acharnement dans les rues, contre les manifestants, contre les étudiants, contre les exilés, contre les exclus. Macron mène en réalité une contre-révolution culturelle, économique et sociale assumée.