Violences policières au Carnaval des luttes : témoignage


Samedi 24 février, un carnaval des luttes défilait dans les rues de Nantes. Pour gâcher la fête, 500 policiers avaient été déployés pour violenter les participants. Patrick, 62 ans, nous a fait parvenir ce témoignage :


«Retour à Bouffay, vers 16H45

J’ai 62 ans et ça se voit. Gardes mobiles et CDI avancent, soudés, boucliers en avant, pour nous faire reculer. Je décide de ne pas marcher de ce pas là, de rester sans bouger sur leur passage. Deux d’entre-eux me poussent vigoureusement avec leurs boucliers, je m’arc-boute pour ne par reculer. Un troisième, un peu en arrière des deux premiers, me décoche un violent coup de pied à la jambe gauche ; malgré deux épaisseurs de pantalon, il m’ouvre la chair en deux endroits. Je le pointe alors de la main : « tu es un lâche », puis je pars.

Je ne suis pas une « victime » : je ne me plains pas des conséquences des libertés que je prends de longue date avec les contrôleurs du vivant. Je m’efforce d’être un grain de sable parmi d’autres pour enrayer la mécanique des robots, parmi lesquels sévissent quelques sadiques (leur part d’humanité!), lâchés par la préfecture pour entraver toute expression publique et déterminée.

Une bonne nouvelle : un simple carnaval est désormais ressenti comme un danger par le nouvel ordre macronien : signe de sa fragilité, de sa crainte face à tout commencement de fronde en dehors des clous. De là, certainement, la violence préventive de ces « chiens barbares » qui « frappaient brutalement, systématiquement », pour citer un tract écrit le 14 février 1968 après la répression d’une manifestation au rectorat de Nantes. Trois mois avant Mai 68 …

À bon entendeur !»


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