ZAD
2500 militaires, des blindés, des drones, des milliers de grenades, le tout pour plusieurs millions d’euros. Ce sont les chiffres hors norme de l’assaut lancé par Macron pour détruire quelques cabanes et fermes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Lande. Une opération spectaculaire, illégale, absurde, dangereuse. Jeudi 12 avril, après 4 jours de combats intenses, le gouvernement annonce qu’il suspend l’assaut, à coup de formules creuses : «tous les lieux expulsables ont été expulsés», «L’État de droit a été restauré».
En réalité les gendarmes laisseront derrière eux, lorsqu’ils partiront, une ZAD totalement dévastée, couverte de destructions, de barricades, de cartouches de grenades. Mais une ZAD debout. Les gendarmes laisseront aussi un bilan lourd de plus de 100 personnes blessées, pour certaines très gravement. Des morts ont été frôlées à plusieurs reprises.
L’attaque a également ressoudé un mouvement d’opposition largement divisé depuis des semaines par les manipulations du gouvernement. La fameuse Route Départementale 281, qui avait cristallisé les tensions, est effectivement débloquée : elle a servi de base logistique aux milliers de forces de l’ordre. Par contre l’intégralité des routes, sentiers, chemins et autres voies de la zone sont recouvertes de dizaines de barricades parfois imprenables !
Macron aura donc rendu la ZAD beaucoup plus bloquée et ingouvernable qu’avant l’expulsion. Une manifestation de réoccupation et de reconstruction des édifices détruits est imminente. Et le dialogue avec l’État est rompu, même pour les plus modérés. Bref : cette grande attaque est un fiasco militaire et politique total.
Source : https://reporterre.net/Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-Macron-lache-du-lest
Précision : la gendarmerie arrête les expulsions, mais des assauts sont signalés ce matin pour, apparemment, faire des arrestations sur la zone. Quand l’absurdité la plus totale se mêle à la violence la plus extrême.
TARNAC
Des dizaines de policiers spécialisés dans l’antiterrorisme, cagoulés, armés, investissaient le petit village de Tarnac, en Corrèze, pour arrêter 8 militants en novembre 2008. Un nombre incalculable d’agents secrets avaient été employé à plein temps pour espionner les mouvements sociaux. Une surveillance quotidienne, omniprésente et coûteuse. Des milliers de pages de procédures, de procès verbaux, de filatures… Une affaire judiciaire hors norme. Le gouvernement de l’époque avait tenté de faire passer quelques individus considérées comme des «militants d’ultra-gauche» pour des terroristes, à la suite de dégradations mineures commises sur des lignes de train.
Nous voilà 10 ans plus tard. Le procès a eu lieu. Que reste-t-il de cette gigantesque affaire, qui aura mobilisé tous les services de l’État, pour fabriquer un épouvantail médiatique ? Rien ! Les inculpés sont relaxés ! C’est un camouflet historique pour l’antiterrorisme et l’État français dans son ensemble. La justice est obligée de reconnaître que le dossier ne reposait que sur les fantasmes d’agents des services de renseignement. Que l’accusation était montée de toutes pièces à des fins politiques. Problème : les mêmes services de renseignement ont, aujourd’hui, les pleins pouvoirs depuis l’instauration de l’état d’urgence.
UNIVERSITÉS
Le mouvement contre la sélection monte en puissance, malgré l’omerta médiatique. Une quarantaine d’universités sont désormais mobilisées, dont une vingtaine totalement bloquées et occupées. Des milliers d’étudiant-es se réunissent plusieurs fois par semaine en Assemblées Générale dans toute la France. Les manifestations et actions se multiplient. À Nantes, Montpellier, Toulouse et Paris, certaines facs sont en lutte depuis des semaines voire des mois. D’autres se joignent au mouvement tous les jours. À Lille, les cours et les épreuves ont lieu dans une fac entourée de policiers armés qui empêchent tout blocage. En parallèle, des expulsions policières menacent plusieurs universités en lutte. Des milliers d’étudiant-es se sont retrouvé-es devant la Sorbonne encerclée par la police le 11 avril. Des enseignant-es rejoignent enfin le mouvement. Les examens semblent même compromis, voire annulés sur plusieurs campus. Bref, c’est le mouvement étudiant le plus dur et massif depuis près de dix ans. Mais Macron a préféré qualifier les étudiant-es de «professionnels du désordre» et parler «d’examens au chocolat» à la télévision. La jeunesse devra donc frapper beaucoup plus fort pour se faire entendre.