Expulsion imminente des exilés du Square Daviais

Depuis plus d’un mois, un campement de fortune est installé au cœur de la ville de Nantes. Après l’expulsion de plusieurs bâtiments occupés par la police, des dizaines d’exilés à la rue ont posé des tentes dans le square Daviais. Aujourd’hui, près de 400 personnes vivent à quelques pas de la Place du Commerce dans des conditions épouvantables. Manque d’eau, de nourriture, danger, bruits… Le campement a même reçu des grenades lacrymogènes le soir de la finale de Coupe du Monde.

Plutôt que d’organiser un accueil digne des personnes à la rue, la préfète Nicole Klein compte régler le problème comme elle l’a toujours fait : par la répression. Depuis quelques jours, elle annonce son intention d’expulser le campement. Hier, la préfecture déposait un référé auprès du Tribunal administratif pour réclamer l’autorisation d’évacuer immédiatement les lieux. L’audience aura lieu dès aujourd’hui, à 16h. L’extrême rapidité de la procédure prend de cours les occupants du parc, leurs soutiens, et les avocats.

Comble du cynisme, pour justifier la prochaine expulsion, la préfète pointe dans la procédure le «risque grave pour la salubrité et la santé des occupants». Le référé explique aussi que «sur le plan de l’hygiène, la situation est plus que précaire. Le campement ne dispose que d’un seul point d’eau» et «ne dispose pas d’électricité et de nourriture en quantité suffisantes». Évidemment, puisque les pouvoirs publics n’ont absolument rien fait pour venir en aide aux personnes en détresse, laissant cette tâche aux seules associations et aux militants. Le document ajoute : «on recense sur le site une famille avec 5 enfants».

L’État n’a donc pas pris en charge les familles et les exilés à la rue, laissant s’installer un îlot de misère au cœur de Nantes. Elle a même créé cette situation intolérable en expulsant plusieurs lieux vides occupés.

La préfecture cherche maintenant à masquer la situation en envoyant les CRS, en se cachant derrière des impératifs «sanitaires». Mais une expulsion ne fera que disperser la misère, rendant encore plus difficile la prise en charge des personnes en difficulté.

Nous appelons à la plus grande vigilance dans les heures et jours qui viennent. Du soutien est toujours bienvenu square Daviais.

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