Vous connaissez Marsault ?

C’est un dessinateur de BD qui copie vaguement les planches de Gotlib, l’humour et le talent scénaristique en moins. La mise en scène de ses bandes est assez sommaire et répétitive : «Eugène», un type musclé au crâne rasé passe à tabac une militante féministe, exécute un jeune en casquette sensé incarner un habitant de banlieue, mitraille un manifestant de «Nuit Debout» ou roule en tank sur un écologiste. Le tout sur fond d’onomatopées scatologiques et de messages de soutien à la police.

Les albums de cet auteur «anti-système», qui représente en réalité toutes les valeurs de l’ordre en place, s’étalent aujourd’hui jusque dans les couloirs de la FNAC.

Dans une période où le cynisme est à la mode, les dessins de Marsault rencontrent un certain succès. Les plus naïfs de ses fans s’obstinent à parler de «second degré», de «liberté d’expression» ou «d’humour». Les autres, nombreux, assument progressivement de plus en plus ouvertement leurs sympathies pour l’extrême droite et trouvent une forme de jouissance cathartique dans cet étalage de violence en vignettes.

Il y a quelques jours, Marsault publiait sur sa page Facebook, très consultée, un long texte appelant à la guerre raciale, avec une prose survivaliste attaquant violemment les anti-racistes et décomposant la population en catégories. Un écho évident aux groupuscules d’extrême droite qui stockent des armes et se préparent à commettre des attentats racistes, pour certains arrêtés récemment.

Beaucoup, y compris dans les milieux de gauche, font mine de découvrir que cet auteur est néo-nazi. Mais en fait, il affiche sa haine des femmes et son racisme depuis des années, de façon décomplexée, et s’inscrit dans une grande opération de combat culturel pour promouvoir les idées les plus radicales de l’extrême droite. Nul n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir.

Il est plus que temps de reprendre le combat culturel. Affiches, BD, peintures, banderoles, tags, textes, chansons… Partout, diffusons nos imaginaires !

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