Dans le sud est de la France, à Briançon, 7 personnes accusés « d’aide à l’entrée irrégulière d’étrangers, en bande organisée » sont jugés à partir d’aujourd’hui. Hier, une manifestation avait lieu à Nantes en solidarité avec les réfugiés, et pour soutenir les personnes inculpées pour avoir simplement aidé d’autres êtres humains en danger. Contre la criminalisation des solidarités.
Dans une nuit glacée et pluvieuse, la manifestation n’a pas vraiment pu avoir lieu : plus de 200 policiers cagoulés et armés ont nassé la centaine de personnes présentes, l’empêchant de défiler en dehors du cours des 50 otages, sous le regard médusé des passants. Toutes les rues adjacentes étaient bloquées par des dizaines de cars de CRS. Après quelques centaines de mètres seulement, le cortège était arrêté par les forces de l’ordre, et devait se dissoudre dans une ambiance particulièrement angoissante. Comme un écho aux déclarations pétainistes du président. Combien a coûté ce déploiement de forces inutile ? Alors que l’on supprime des postes dans l’éducation et la santé, le budget répressif semble draconien, illimité, jusqu’à l’absurde.
Cette intimidation policière n’a pas entamé la détermination de plusieurs participants et participantes. Une fois les cohortes de policiers enfin dissipées, des plaques de rues ont été collées dans tout le centre-ville, pour renommer les axes de la ville du nom d’exilés, de collectifs, ou d’initiatives contre le racisme d’État. Par exemple, la rue de la mairie a été rebaptisée « rue de la farine », en référence à l’enfarinage de la maire de Nantes, Johanna Rolland, responsable d’un nombre d’expulsions record depuis un an.
Toutes les polices de France n’empêcheront pas les rires et les actions contre ce pouvoir en état de décomposition avancée.