Acte 27 à Saint-Nazaire : coquillages et lacrymos


Pour l’acte 27, plus de 500 manifestant-es à Saint-Nazaire malgré l’interdiction préfectorale


Cela fait plus de 6 mois que les Gilets Jaunes tiennent les ronds-points et les rues. 6 mois, avec un courage et une ténacité exemplaire. Ils remettent la question du partage des richesses au cœur d’un débat public dominé par les discours sécuritaires, xénophobes et réactionnaires. Il parviennent à effrayer un pouvoir toujours plus autoritaire qui déploie un véritable rouleau compresseur pour écraser les conquêtes sociales.

Ce mouvement, d’une longévité hors du commun, a d’ores et déjà marqué l’histoire, et bouleversé les certitudes. Le 11 mai, pour l’Acte 26, au moins 8000 personnes avaient défilé à Nantes. Une très forte mobilisation, écrasée par une répression d’une grande violence, qui avait attaqué le cortège pour l’anéantir. Pour les 6 mois du mouvement dans le département et l’Acte 27, le rendez-vous est à Saint-Nazaire : bastion ouvrier et place forte du mouvement des Gilets Jaunes.

Ce samedi, le préfet interdit la manifestation dans le centre-ville, «du jamais vu» selon plusieurs nazairiens. Le 18 mai, c’est donc à l’extérieur du centre que plus de 500 Gilets Jaunes commencent à défiler. D’abord en direction de l’ancienne Maison du Peuple, ouverte en novembre dernier, qui avait été un haut lieu de lutte, de rencontres et d’assemblées, expulsée en avril pour être démolie. Puis en essayant de rentrer dans la «zone interdite», quadrillée par les forces de l’ordre, notamment aux abords de la mairie. La présence d’un drone – une nouveauté dans la ville – et le dispositif de gendarmes verrouille tout.

Saint-Nazaire change. Des chantiers font peu à peu disparaître l’héritage ouvrier, des restaurants poussent, un hôtel de luxe doit être construit prochainement au cœur de la ville. Comme à Nantes, les aménageurs veulent effacer la présence du peuple, pour mieux vendre l’espace aux investisseurs.

Des affrontements éclatent sur le front de mer. Grenades lacrymogènes, sable et coquillages. Des lignes de gendarmes casqués devant l’Océan. La banderole de tête reçoit des tirs de balles en caoutchouc. Riposte par quelques salves de projectiles. Des manifestants finissent sur la plage, en essayant de contourner les forces de l’ordre.

D’autres tensions auront lieu près du centre-commercial du Ruban Bleu, avant que les derniers Gilets Jaunes ne se dispersent en fin d’après-midi. Trois arrestations sont à déplorer.

Et ailleurs ? Une manifestation débordante a lieu à Reims, et s’attaque aux symboles du capitalisme. Un cortège compact de milliers de Gilets Jaunes défile à Paris. Plus de 3000 manifestants à Toulouse. Et une centaine d’irréductibles au cœur de Nantes.

La lutte continue !

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