Du massif central à Saint-Nazaire coule la Loire. Le plus long et le plus beau fleuve de France. Depuis la révolution industrielle, le beau fleuve sauvage est peu à peu devenu un égout à ciel ouvert, où se déversent les eaux usées, les produits chimiques en tout genre et les pollutions les plus diverses.
Mais une alerte encore beaucoup plus grave pèse sur la Loire : une pollution radioactive. Il se trouve 5 centrales nucléaires le long des 1000 kilomètres du cours d’eau. L’eau est utilisée pour refroidir les réacteurs. Et selon des experts, l’eau est radioactive.
«Alerte sur une contamination radioactive anormalement élevée de la Loire» titre la presse. Une association qui contrôle la radioactivité dans l’ouest de la France a fait des mesures dans la Loire et le résultat est formel : le tritium, un produit radioactif issu des centrales nucléaires est détectable à haute dose dans le fleuve. Sa présence «est quasi systématique aussi bien dans le fleuve que dans les eaux de consommation». L’association se demande : «est-ce dû à un incident» qui aurait été caché par les autorités ? On est en droit de se demander tant l’industrie nucléaire est opaque.
Quoiqu’il en soit, «le tritium est présent sur près de 400 km, entre Dampierre-en-Burly et Nantes» à des doses au dessus des normales. Y compris à Nantes, pourtant située à plus de 150 kilomètres de la dernière centrale ! «Deux échantillons ont été prélevés en septembre 2018 dans l’agglomération nantaise, il s’agit de sédiments de la Loire et d’eau de captage destinée à la consommation humaine».
L’eau potable consommée quotidiennement par les nantais contient donc des matières radioactives qui échappent à tout contrôle. Déjà, dans les années 1980, des analyses avaient révélé la présence de plutonium, une matière très fortement radioactive, dans la Loire.
De l’autre côté de la France, à Lyon, une étude tout aussi inquiétante. La troisième ville de France est située à seulement quarante kilomètres de réacteurs nucléaires. Cinq scientifiques ont réalisé une enquête sur les conséquences d’un accident nucléaire dans cette zone. «On peut avoir jusqu’à près de deux millions de personnes qui sont touchées par des radiations extrêmement fortes, ce qui veut dire qu’il faudrait en quelques heures évacuer plus d’un million de personnes».
Alors que les autorités font la sourde oreille, que toutes les centrales nucléaires de France vieillissent et que les «incidents» se multiplient, des spécialistes du nucléaire ajoutent «on sait qu’un accident arrivera, on a les éléments, on ne sait pas où ni quand, mais il en arrivera un dans les prochaines années. Donc on se retrouvera dans une situation similaire à Fukushima où Tchernobyl avec une zone évacuée où les gens ne vont pas revivre, ni retourner».
Une perspective effrayante, à moins de stopper au plus vite la folie qu’est cette industrie autoritaire, opaque et potentiellement dévastatrice.
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