Disparition de Steve : les policiers qui ont chargé la Fête de la musique portent plainte !


Inversion des valeurs : tout est renversé. Les bourreaux se font victimes.


Une indécence sans limite : c’est sans doute ce qui caractérise le mieux l’époque. Une arrogance aussi violente qu’obscène de la part des puissants.

Le 21 juin, à Nantes, une équipe de policiers nantais attaque des centaines de jeunes qui dansent sur l’île au cœur de la ville. Nous sommes la nuit de la fête de la musique. Le soir où tout le monde est invité depuis des décennies à jouer des instruments, à poser du son, à danser. L’attaque est injustifiable.

La charge est d’une extrême violence : chiens policiers lâchés sur les fêtards. Grenades lacrymogènes et explosives. Coups de matraques. Balles en caoutchouc. La panique est immense. Plusieurs personnes tombent immédiatement à l’eau. Des fêtards hurlent aux policiers : «il va y avoir un drame !» ou encore «y’a des mecs dans la Loire». Mais les agents continuent à charger, à frapper, à terroriser. Puis repartent.

14 personnes sont repêchées dans le fleuve. Steve, jeune animateur périscolaire nantais ne réapparaît pas. Il est toujours porté disparu. Les faits sont gravissimes. En France, on peut désormais mourir alors qu’on est sorti danser. À cause de la police. Il devrait y avoir des millions de personnes dans les rues, des protestations, des ministres qui tombent. Mais il ne se passe rien.

Pire : l’affaire est étouffée. Juste après l’annonce de la disparition de Steve, le Préfet de Nantes va jusqu’à insulter dans la presse les fêtards qui ont été réprimés : «avinés, drogués». Du côté de la justice : silence radio. 85 personnes personnes violentées portent plainte deux semaines plus tard. Le procureur de Nantes est donc obligé, plus de 3 semaines après la charge gravissime, d’ouvrir une «enquête préliminaire des chefs de violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique et mise en danger de la vie d’autrui». Trois semaines pour ouvrir une enquête. Sur des violences accablantes, documentées, qui ont provoqué la disparition d’un jeune.

Immédiatement, la police contre attaque. Dans les pays voisins, toute la chaîne de commandement serait immédiatement mise à pied, et les autorités présenteraient leurs plus plates excuses. En France, ce sont les auteurs de violences qui portent plainte. «J’ai reçu dix plaintes de policiers qui ont été blessés lors des événements de la Fête de la musique et qui ont déposé plainte pour des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique», déclare le procureur de Nantes.

Quelle crédibilité ont ces plaintes de policiers qui ont attendu près d’un mois pour découvrir qu’ils ont «été blessés le soir de la fête de la musique» ? Quoiqu’il en soit, le procureur muet pendant trois semaines sort du silence pour annoncer la plainte de la police et l’ouverture immédiate d’une enquête.

Tout est renversé. Les bourreaux se font victimes. Et déjà, les médias reprennent, sans aucune distance, le discours des policiers. «Ils ont reçu des projectiles», peut-on lire. Une affirmation pour l’instant jamais confirmée par aucune image, ni aucune preuve d’aucune sorte. Alors que les vidéos des violences policières lors de cette soirée et les témoignages de fêtards blessés se comptent par dizaines.


Source : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/disparition-de-steve-des-policiers-portent-plainte-1563298698

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