Taser dans les organes génitaux et coups : les mêmes agents impliqués dans plusieurs affaires de violences

L’arrestation violente d’un jeune homme à Saint-Ouen, en Banlieue parisienne, a fait le tour des réseaux. On y voit un policier en civil tabasser à coups de poing le jeune arrêté, avant que plusieurs policiers en uniforme n’arrivent, et ne lui mettent un coup de pied dans la tête alors qu’il est au sol.
L’affaire semble être beaucoup plus grave. Selon plusieurs médias : «l’homme interpellé vendredi 9 août a déposé plainte, mercredi 14 août, pour « torture et actes de barbarie » […] les violences à son encontre ont continué dans le véhicule qui l’emmenait au commissariat. L’homme affirme avoir été « étranglé », et avoir « reçu de nouveau des coups de pieds à la tête » ainsi que « plusieurs coups de pistolet à impulsion électrique (taser) sur ses organes génitaux […] Je me suis vraiment vu mourir. Dix secondes de plus et je mourais dans leur camion. […] J’étais allongé par terre. Ils appuyaient sur ma tête avec leurs chaussures». Il évoque aussi un « coup de poing dans les parties génitales », en arrivant au commissariat».
Encore plus préoccupant, on apprend dans le journal Le Monde que les policiers de la même unité sont ciblés par une autre enquête pour avoir frappé d’autres jeunes à seulement quelques heures d’intervalle : ces policiers font l’objet d’une enquête dans une deuxième affaire le même jour. «Deux témoins indiquent que des policiers de la compagnie de sécurisation et d’intervention 93 ont amené deux jeunes dans un hall pour les frapper».
Cette équipe d’agents était déjà connue, puisqu’elle avait déjà été prise en flagrant délit : «C’était quelques jours avant la fin du ramadan, il y a eu un contrôle d’identité. Un jeune n’a pas voulu se laisser contrôler, et on a vu un policier jeter de la drogue à ses pieds, mais il a été filmé». Ces comportements délinquants, répétés et impunis, de la police dans les banlieues, montre que les forces de l’ordre se comportent souvent dans le quartiers comme une armée d’occupation.
Plus une semaine ne passe sans un scandale gravissime lié à la répression. Ici, une même équipe est accusée de torture, de violences gratuites, de fabrication de preuve.
Si des méchants d’un film de série B faisaient la même chose, personne n’y croirait. Ici, c’est la réalité : la France de 2019.
Sources :
- Première enquête, elle porte sur des faits datant du 30 mai quelques jours avant la fin du ramadan
- Deuxième enquête sur deux jeunes dans un hall d’immeuble vendredi 9 août
- Troisième enquête sur des fait dans la même journée, le vendredi 9 août
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