Comprendre les révolutions en cours : immersion au cœur de deux territoires en lutte
Nos confrères du média Lundi Matin publient deux articles importants. De longs récits sur deux situations politiques très différentes mais simultanées. Deux territoires en lutte. Il s’agit d’immersions à Hong Kong et au Rojava.
ROJAVA
Dans le nord de la Syrie, les habitants du Rojava ont fait sécession pour vivre une expérience sociale et démocratique unique au cœur d’une région en guerre. Pris en étau entre l’armée turque, les djihadistes et la dictature syrienne, le Rojava réinvente une nouvelle forme de Commune. Deux combattants français vivant sur ce territoire reviennent longuement sur la situation, et proposent des analyses et des perspectives.
« Si la « communauté internationale » laisse faire Erdogan, c’est parce qu’elle craint davantage le retour de la Commune que l’expansion du bellicisme fasciste.
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Comme pour ses incarnations passées ou récentes, des révoltes serviles de l’empire Romain à la grande insurrection paysanne de 1525, de 1871 à la ZAD de Notre-Dame des Landes, nous nous situons actuellement au point de tension que vit la Commune à chaque fois qu’elle est exposée à la menace de son écrasement ou de sa normalisation.
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Ça et là, au milieu des ruines et de la fureur, naissent des expériences révolutionnaires, imparfaites et impures, qui ont le mérite d’exister et de rompre avec la froideur du capitalisme et de sa terrible uniformité. La capacité pour nous autres – qui voulons vivre autre-chose – d’y participer ardemment, offre un défi de taille pour l’internationalisme. De ce point de vue, le Rojava reste sans aucun doute la réussite la plus aboutie de ces dernières années. La possibilité de créer une communauté de lutte à travers des solidarités horizontales se fait ressentir. »
À lire ici : https://lundi.am/La-Commune-du-Rojava-et-ses-partisans-face-a-l-empire-Lettre-du-front
HONG KONG
À Hong Kong, un soulèvement contre le régime Chinois est en cours depuis plusieurs mois. Des manifestations gigantesques, des scènes d’émeutes futuristes, une inventivité hors norme, et la résistance des étudiants retranchés dans leur université contre les assauts de la police. Un reporter présent au cœur des affrontements raconte l’ambiance de l’intérieur.
« Tirant une nouvelle fois la leçon de leur échec, les insurgé.e.s reviennent à une stratégie d’ancrage local, délaissée depuis la Révolte des parapluies. C’est « l’éclosion généralisée » (hoi fa) : une nouvelle guerre d’attrition contre la police, à travers la multiplication de foyers de révolte
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Cette journée insurrectionnelle s’achève avec l’occupation de la CUHK. Les étudiants de l’université, appuyés par un certain nombre d’étudiants et de sympathisants du reste de la ville, bloquent les accès à la fac et deux axes routiers.
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Le péage est incendié et des barricades font leur apparition sur l’autoroute, désormais fermée à la circulation et contrôlée par les étudiants. Ces derniers bloquent aussi méthodiquement les différents points d’accès à l’université : un mur de briques est érigé sur le pont enjambant l’autoroute. Les occupant.e.s font preuve d’une créativité débordante.
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Le soleil se lève sur un monde dévasté. Les combattants, épuisés, s’affalent ou dorment debout. Quelques couples s’enlacent. Des adolescent.e.s terrifié.e.s se rhabillent en civil, dans l’espoir de s’enfuir. Pour l’heure, ces gamin.e.s terrifié.e.s ne semblent pourtant pas avoir la moindre idée où le vent les portera. »
À lire ici : https://lundi.am/Hong-Kong-L-eau-le-feu-le-vent
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