Le gouvernement commande des centaines de nouvelles armes mutilantes


Une production made in France, pour 2 millions d’euros


Nous l’annoncions en décembre dernier : au plus fort du soulèvement des Gilets Jaunes, le gouvernement lançait, en urgence, un «appel d’offre» pour l’acquisition de nouvelles armes, en particulier de nouveaux lanceurs de balles en caoutchouc, qui venaient de provoquer des dizaines de mutilations à vie. La demande concernait à la fois des lanceurs «mono-coups», comme les tristement célèbres LBD – 1280 modèles – mais aussi des lanceurs «multicoups» qui permettent de tirer des munitions en rafale – 180 lanceurs 6 coups et 270 lanceurs 4 coups.

Ce 19 novembre 2019, le Bulletin Officiel des Annonces de Marchés Public annonce la commande sous l’intitulé succinct « LBD_40 ». On y apprend que la firme américaine CTS ne sera pas la grande gagnante du jeu. Elle ne remporte pas le contrat, alors que ses fusils multicoups Penn Arms sont expérimentés par les CRS depuis 2016.

Le contrat pour ces lanceurs est attribué au distributeur français Rivollier, qui apparaît dans cet avis comme une « Manufacture Spéciales d’Armes Fines » – étrange conception de la finesse que cette mitraillette qui tire 6 cartouches en 4 secondes. Selon le collectif « Désarmons les« , cette entreprise ne produit plus ses propres armes, « mais se contente de distribuer celles d’autres fabricants. » Rien n’exclut donc l’hypothèse que Rivolier fournisse une arme produite par un autre fabricant.


Montant du contrat pour 180 fusils ? 727.450 euros TTC, soit environ 4000 euros par arme avec son équipement.


Aucun contrat n’a été signé dans le cadre de cet appel d’offre pour l’attribution de lanceurs 4 coups. Visiblement la police a déjà pris goût au fusil «6 coups» et son gros barillet permettant de «rafaler» les manifestants. Il serait intéressant de savoir combien de ces fusils sont déjà entre les mains des CRS. De ce côté, l’opacité est totale.

Enfin, 1280 nouveaux «lanceurs de balles de défense» de type LBD 40 sont vendus par l’entreprise française ALSETEX, qui fournit déjà les nouvelles balles de LBD depuis 2016, des grenades de désencerclement et les grenades explosives GLI F4, les lanceurs de grenades de 56 mm Cougar, les grenades lacrymogènes…


Le contrat est signé pour une valeur de 1 638 400 euros TTC, soit environ 1280 euros l’arme.


C’est une nouveauté : les LBD 40 étaient fournis par l’entreprise suisse Brugger & Thomet, qui perd donc son contrat. A présent, les tirs seront made in France. Il y a plusieurs mois, une polémique avait eu lieu en Suisse autour de la fourniture de ces armes à la France. Un député helvète avait même proposé d’empêcher de vendre ces lanceurs au gouvernement Macron. Est-ce la raison de ce choix 100% français avec un fabricant très lié au ministère de l’intérieur ?

Le modèle concerné pourrait être le Cougar MS de 40 mm, seul lanceur connu fabriqué par Alsetex, qui semble avoir une portée de… 400 mètres !

Notons aussi que les munitions d’Alsetex sont particulièrement dures et dangereuses. Conçues avec un caoutchouc beaucoup plus dense que les balles fabriquées par l’entreprise américaine, la munition française a une énergie de 220 joules contre 176 pour CTS.

Alors que plus personne n’ignore les morts, les mutilations et les blessures terribles causées par les armes de la police, le régime de Macron choisit encore la fuite en avant, en commandant des centaines de fusils supplémentaires pour mater les révoltes.


Le tout pour plus de 2 millions d’euros d’argent public. Mais désormais les mutilations seront 100 % «Made in France». Cocorico !


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