Décembre 1999. L’Erika est un navire pétrolier pourri, qui vogue depuis plus de 20 ans, et qui bat sous pavillon de complaisance maltais. Il transporte du pétrole pour l’entreprise Total.
Le 12 décembre, après une série d’avaries, il fait naufrage au large de la Bretagne, alors qu’il transporte plus de 30.000 tonnes de fioul lourd. 10.000 tonnes de pétrole se déversent immédiatement dans la mer. Le 13 décembre, le cargo coule au fond de l’océan.
À Noël 1999, les nappes de pétrole arrivent sur les côtes bretonnes. La Loire-Atlantique est la zone la plus touchée. La côte nazairienne et l’estuaire de la Loire reçoivent une couche d’hydrocarbure qui vont polluer des dizaines de kilomètres de plages. On en retrouvera du Finistère à la Vendée.
Bilan ? 300.000 oiseaux morts. 400 kilomètres de côte à dépolluer. 250.000 tonnes de déchets. Un «préjudice écologique» évalué à au moins 371,5 millions d’euros. On manifeste à Nantes. Des citoyens vont aider à dépolluer les plages.
Le slogan de l’époque : «Total doit payer»
Plus de 12 années passent. En 2012, un magistrat demande «l’annulation de l’ensemble de la procédure judiciaire» estimant que la justice française n’est pas compétente sur ce dossier. Nous sommes 20 ans plus tard, Total n’a jamais payé.
Aujourd’hui, Total continue de faire des milliards de profits en vendant du pétrole. Total touche même des millions d’euros de cadeaux, payés par l’argent public français, dans le cadre du CICE – le «Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi» de François Hollande.