1,8 Millions dans la rue : et après ?


Réflexion après l’énorme mobilisation


Il y avait du monde dans les rues le 17 décembre. Énormément de monde et une grève massive. La CGT annonçait hier soir 1,8 million de manifestants. 50.000 à Nantes, plus de 100.000 à Toulouse, 300.000 à Paris, plusieurs milliers dans des dizaines de villes moyennes. C’est considérable, surtout avec le climat actuel de terreur d’État qui dissuade les gens de manifester. Si l’on ajoute celles et ceux qui ne descendent pas dans la rue par peur de la police, ce sont des millions de personnes qui se sont mobilisées contre le gouvernement.

Mais le nombre ne fait pas tout. Face à cette marée humaine soutenue par la grande majorité de la population, Macron reste inflexible. Arrogant même. Il ne compte absolument pas abandonner son projet. C’est normal : la mobilisation ne le dérange pas. Elle ne lui fait pas peur. Les cortèges sont restés sages et disciplinés. Ils ont suivi les parcours déposés en préfecture, avant de se disperser dans le calme. Dans bien des villes, une heure après ces défilés massifs, il n’y avait déjà quasiment plus de traces de la mobilisation. La vie continue, comme si de rien n’était. Paradoxalement, cette journée aura mis un monde fou dans la rue tout en maintenant l’ordre. Un tour de force, surtout après un an de Gilets Jaunes.

La lutte en cours évoque un autre mouvement contre la casse des retraites : la mobilisation contre la «réforme Fillon» de 2010. Les manifestations étaient encore plus massives, jusqu’à 3 millions de personnes, le mouvement encore plus populaire dans l’opinion, et les cortèges tout aussi sages. Résultat ? La loi est passée telle quelle. Sans aucune difficulté.

Alors à nous de choisir. Voulons-nous d’un mouvement massif mais totalement contrôlé et donc totalement perdant comme en 2010, ou d’un débordement général qui met vraiment en danger le gouvernement ?

Ce débordement peut prendre des formes multiples, souvent non violentes, mais toujours incontrôlables : créations, occupations, musique, blocages réels de l’économie, sabotages, prises de rues nocturnes… Les Gilets Jaunes l’hiver dernier, les grèves victorieuses de Mai 68 ou la révolte au Chili nous montrent qu’il est possible de bousculer le pouvoir.

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