Blessé au pied, il s’allonge pendant sa pause : un agent d’entretien viré immédiatement


La violence des riches et des patrons n’a pas de limites


Adama Cissé travaille depuis 8 ans comme agent d’entretien pour Derichebourg, une entreprise privée, pour le compte de la ville de Paris. Il fait partie de ces milliers d’anonymes qui nettoient les rues, arpentent la ville avant l’aube ou tard le soir. Ceux qui remplissent des fonctions invisibles mais indispensables.

Adama est blessé au pied. Ses chaussures de travail lui font mal. Au moment de sa pause, fatigué, il s’allonge. C’est à ce moment là qu’une abjecte personne passe par là et photographie Adama à son insu. C’est illégal. Pire, elle s’amuse à diffuser partout sur les réseaux sociaux sa photographie avec un commentaire infâme : «Voilà à quoi servent les impôts locaux, à payer des agents de propreté à roupiller». Cette femme, qui se présente comme «juriste d’entreprise», est ce qui se fait de plus laid et de plus bas dans l’espèce humaine : délation, violence de classe teintée de racisme. La jouissance de nuire à quelqu’un de plus faible.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En quelques heures, l’employeur de cet agent d’entretien, l’entreprise Derichebourg, après avoir vu passer la photo, vire sans préavis ni avertissement le père de famille. Dans un monde vaguement normal, l’employeur aurait pu proposer un soin à son ouvrier, une salle de repos, offrir une pause à son agent. Rien de tout ça pour ce patron : un licenciement. Pendant ce temps, les politiciens qui dorment au parlement conservent des avantages hallucinants, et des richissimes criminels sont traités en héros dans certains médias.

Le patron d’Adama, c’est Daniel Derichebourg. 410ème fortune française, avec 210 millions d’euros hors biens immobiliers et personnels. Il s’est enrichi en exploitant des travailleurs précaires grâce à ses titres de propriétés. Il s’octroie en plus le droit de les licencier abusivement.

L’histoire d’Adama Cissé est un parfait combo de ce qui ce fait de pire dans la société actuelle : violence sociale, délation de nature pétainiste, racisme, licenciement abusif. Les riches sont d’une violence sans limite, ils brisent des vies. Car cette affaire n’est pas isolée : caissières licenciées pour un oubli de quelques centimes, prison ferme pour des voleurs de pâtes, harcèlement au travail, morts sur les chantiers…


Lorsque vous entendrez des chiens de garde, ou des gens autour de vous pleurnicher pour une vitrine de banque, parlez leur de l’affaire d’Adama. Parlez leur de la violence des riches.


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