Pistolets électriques et caméras : le bilan municipal de la gauche
L’annonce est publiée depuis le 27 février, sur le bulletin officiel des annonces de marché public. En toute discrétion. L’appel d’offre s’intitule : «fourniture et livraison de pistolets à impulsion électrique, munitions, et accessoires pour la Police Municipale et la Police Métropolitaine des Transports en Commun». La mairie de Nantes, socialiste, lance une grande commande d’armes supplémentaire pour sa police.
Dans l’appel d’offre, la municipalité annonce son souhait d’acheter des pistolets électriques, des holsters et des cartouches, pour un montant maximum de 1 million d’euros. Depuis 20 ans, la police chargée du maintien de l’ordre se militarise : balles en caoutchouc, grenades explosives, armes de plus en plus dangereuses et puissantes contre les manifestations et dans les quartiers. Avec les Gilets Jaunes, des blindés ont même été déployés dans les villes et l’usage des grenades a été illimité.
En parallèle, les mairies recrutent toujours plus de policiers municipaux, et leur achètent toujours plus d’armes. À mesure que la police nationale augmente son arsenal, la police municipale, jadis non armée, suit le mouvement. Certaines mairies achètent des Flash-Ball et même des armes à feu à leurs agents municipaux encore moins formés que ceux de la police nationale. Des armes létales se retrouvent dans les voitures de police municipale. Les LBD, réservés à l’origine au banditisme sont devenus omniprésents et utilisés massivement contre des catégories de plus en plus larges de la population. La militarisation est générale. L’acte de mettre en joue une personne non armée, et de presser sur la détente est devenu banal.
C’est le gouvernement Sarkozy qui avait autorisé les polices municipales à acquérir des Tasers. Autorisation vite suivie par les mairies les plus à droite. A présent, c’est la mairie PS de Nantes qui dote sa police de Tasers. Rappelons que ces armes qui électrifient des êtres humains sont dangereuses. À Soisson, en juillet 2018, un homme d’une trentaine d’années avait péri d’un malaise cardiaque «après avoir été la cible d’un tir de Taser par les gendarmes». Selon la presse, «il avait attiré l’attention de témoins en déambulant bizarrement dans les rues».
En décembre 2019 en Seine Saint Denis un homme est décédé après avoir reçu des coups de taser lors de son interpellation par la police. Aux USA, où les Tasers sont massivement utilisés, plus de 1000 personnes sont mortes «après avoir été neutralisées par la police» avec cette arme, selon un décompte de Reuters, à partir des compte-rendus de justice, des rapports de la police, d’autopsies et autres documents publics.
À la veille des élections, voilà le bilan de la mairie PS. Des caméras partout dans la ville. Toujours plus de police. Et des pistolets électriques pour une police municipale particulièrement incompétente. Du reste, les candidates veulent toute augmenter les effectifs répressifs. Une surenchère sécuritaire et liberticide qui n’empêche absolument pas les agressions, le deal, et les violences qui font régulièrement la Une des médias nantais.