Maintien des centres de rétention et poursuite des expulsions


Le Conseil d’État refuse de fermer les CRA, persistant dans une politique d’enfermement et d’expulsion malgré les risques sanitaires


Malgré l’appel de plusieurs associations de solidarité avec les exilés à fermer les centres de rétention, le Conseil d’État a rejeté ce jour l’idée d’une fermeture temporaire. La raison ?

Les conditions de rétention ne seraient “pas susceptibles de porter atteinte au droit au respect de la vie ou au droit de recevoir les soins que requiert son état de santé” !

Les centre de rétention sont pourtant des lieux d’enfermement collectifs et de promiscuité, où règnent précarité et insalubrité. Autrement dit, tout est réuni pour une propagation du coronavirus, les risques de contamination étant très élevés. Le centre de Rétention de Toulouse a d’ailleurs signalé des cas de suspicion de coronavirus. Deux exilés ont ainsi été placés en isolement par la police, au sein même du CRA ! Dans ces conditions, on ne voit pas bien la différence avec la prison ou la garde à vue.

Parallèlement, alors que le monde fait face à la pandémie qui se répand à grande vitesse, ayant conduit à une fermeture inédite des frontières et des liaisons aériennes, l’État français continue d’expulser ! Hier encore, deux personnes étaient renvoyées vers la Russie, et d’autres ont été également expulsées ces derniers jours vers l’Algérie, la Roumanie, le Mali, le Sénégal, la République démocratique du Congo et la Géorgie.

Si certains juges ont décidé de libérer des exilés pour limiter la propagation de l’épidémie dans les centres de rétention, l’État persiste dans sa politique xénophobe au risque d’aggraver la situation sanitaire. À la fermeture du CRA d’Hendaye qui comptait finalement 6 personnes, ces dernières ont tout simplement été transférées dans un autre CRA à Bordeaux ! Quand il s’agit d’opprimer les étrangers, les déplacements ne sont plus limités… Car certains juges font observer que leurs ordonnances de remise en liberté étaient immédiatement suivies de procédures d’appel suspensif par le parquet !

Il est intéressant de noter l’obsession de ce gouvernement à réprimer les exilé-es. Si le 16 mars, les frontières et les tribunaux fermaient, sauf pour “contentieux essentiels”, le ministère de la Justice a compté parmi ces exceptions, la prolongation de la rétention des étrangers…

Ce gouvernement maintient donc des personnes enfermées à des fins d’expulsions injustifiables et participe à une diffusion grave de la pandémie et à l’aggravation d’une situation sanitaire déjà dramatique.

Une logique criminelle.

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