Le gouvernement aurait-il autant peur de la «sortie de crise» que de la «crise» elle-même ?
Depuis le début de la crise du Covid-19, l’État a fait le choix d’une gestion policière au détriment d’une politique de tests massifs et de productions de masques et de blouses. Plus de 500 000 amendes ont été distribuées, accompagnées de nombreuses violences policières, et de la mort d’un homme lors d’une arrestation pour «non-respect du confinement». Pendant la crise sanitaire, deux appels d’offre ont été publiés par les services du gouvernement :
COMMANDE DE LACRYMOGÈNE
Le 1er mars l’État lançait un appel d’offre pour l’acquisition massive «d’aérosols lacrymogènes au profit de la police nationale et de la gendarmerie nationale ». Des milliers de nouvelles gazeuses qui brûlent les yeux, le visage et les voies respiratoires des malheureux qui s’approchent des forces de l’ordre. Montant de l’appel d’offre ? 3.642.864 euros. Une certaine notion de l’urgence …
COMMANDE DE DRONES
L’annonce était mise en ligne le 27 mars 2020, en pleine crise sanitaire. Il s’agit d’un appel d’offre pour acheter des «micro drones permettant à la fois l’observation de jour et de points chauds à courte portée, en particulier lors des missions » au contact « de la menace» lancé par le ministère des armées. Le produit comprend le drone en lui même et «un système dit « débarqué » avec une sacoche, au moins un vecteur aérien avec sa batterie, un écran, une manette de commande et deux batteries de rechange». Une première commande «d’environ 200 systèmes» est prévue dès 2020, et une deuxième est prévue en 2021. «Le retour d’expérience ainsi acquis permettra d’établir la cible et sa cadence de livraison». Le montant n’est pas spécifié. Il va falloir nous habituer à voir les drones de surveillance se généraliser, en «zones de guerre» comme dans la vie de tous les jours, les deux ayant tendance à se confondre à toute vitesse.
Alors que les commandes de masques, priorité vitale, n’arriveront pas avant «fin juin» selon le gouvernement, les commandes de matériel de répression et de surveillance n’attendent pas. Le gouvernement semble avoir autant peur de la «sortie de crise» que de la «crise» en elle-même !