Macron fait référence à la Résistance. Prenons-le au mot.
L’annonce à retenir du discours présidentiel, c’est la fin du déconfinement prévue le 11 mai. Dans quatre semaines, juste après les jours fériés du début du mois de mai. À cette date, une réouverture des écoles, collèges et lycées, et une «reprise de l’économie» progressive est programmée. Fin de l’assignation à résidence.
Cette prestation très théâtrale a été saupoudrée de d’annonces sociales et sanitaires, comme une aide «pour les familles modestes», et la distribution de masques et de tests à la fin du confinement. Il était temps ! Mais ces annonces sont à prendre avec des pincettes tant l’incurie et les contrevérités du gouvernement se sont multipliées ces derniers temps.
«Retrouvons les jours heureux» : c’est le nom du programme du Conseil National de la Résistance. Macron a prononcé l’expression en fin de discours, comme un clin d’œil à l’après guerre. «Les jours heureux» étaient un programme social antifasciste ambitieux : une presse émancipée des puissance financières, la sécurité sociale pour tous, l’accès à la culture… Tout cela avait été imposé dans une France ruinée et dévastée, face à un patronat qui avait massivement collaboré avec l’occupant nazi.
Problème : Macron n’est pas Jean Moulin. Bien au contraire il s’en prend, ici et maintenant, aux conquêtes sociales de la Résistance, en appliquant un programme néo-libéral et autoritaire très violent. Privatisations, casse des droits des travailleurs, militarisation de la police, mutilations de lycéens, expulsions…
Macron comme ses prédécesseurs sont des incarnations diamétralement inverses de l’héritage de la résistance. Pour retrouver les «jours heureux», il faut en finir avec le capitalisme et ses représentants … À partir du 11 mai ?
«Résister est un verbe qui se conjugue au présent»
Lucie Aubrac
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Programme_du_Conseil_national_de_la_Resistance