Confinement : « travaille, consomme, et ferme ta gueule »


Quelle est la logique d’un confinement où nous pouvons aller acheter un Big Mac mais pas marcher sur une plage ?


McDonald’s, Darty, Nicolas, Boulanger, Fnac, Leroy-Merlin, KFC… ces enseignes de grandes entreprises capitalistes rouvrent leurs portes ces jours-ci. La plupart de ces enseignes, par vraiment «essentielles» en période de pandémie, proposent maintenant des drives et des services de livraison. Les salariés sont donc exposés à la maladie en dépit de tout bon sens sanitaire. Beaucoup de magasins sont également ouverts le dimanche, ce qui ne présente pas non plus de caractère de «nécessité». La manœuvre est donc uniquement comptable et économique.

Dans l’industrie, les Chantiers Navals et les usines d’automobiles ou d’aéronautique n’ont quasiment jamais cessé de tourner. Alors même que la production de voitures, d’avions ou de bateaux en période de confinement mondial n’est pas urgente. Dans les usines d’Amazon, les travailleurs et travailleuses sont encore plus exploités, pour livrer encore plus de produits la plupart du temps inutiles. En France, des millions de personnes travaillent pendant le confinement.

Dans le même temps, le gouvernement impose des dispositif de répression et de contrôle absolument inédits dans l’histoire. Hélicoptère de la gendarmerie au dessus des villes et des campagnes, drones qui donnent des ordres, bateaux policiers dans les cours d’eau, moyens thermiques pour fliquer les passants, et même des avions de police, déployés au moins à Marseille et Nantes. Bientôt, des dizaines de millions de personnes devront être «tracées» à partir de leurs téléphones pour contrôler les déplacements. Un promeneur en forêt ou un jogger sur une plage peuvent être traqués comme des criminels.

La délation explose. Plus de 600.000 amendes ont été distribuées. Les gardes à vue et les violences policières se multiplient pour «non respect du confinement». Plusieurs personnes ont été envoyées derrière les barreaux parce qu’elles étaient sorties de chez elles sans autorisation. Les médias culpabilisent à longueur de journée la population sur un prétendu «relâchement» du confinement, alors que nous sommes enfermés chez nous sans broncher depuis un mois.

Si l’économie s’effondre, c’est parce que les gens n’achètent que ce dont ils ont besoin pour vivre. La crise sanitaire montre qu’une grande partie de la production n’est pas essentielle. Le confinement aura révélé aussi que la plupart des métiers sont inutiles voire nuisibles, des publicitaires aux consultants et actionnaires, des managers aux technocrates et aux entrepreneurs de start up. Quelle est la logique d’un confinement où nous pouvons aller acheter un Big Mac mais pas marcher sur une plage ? Le confinement n’est pas appliqué de fait, puisque des millions de personnes travaillent. Mais le reste de la population doit rester enfermée chez elle sans même pouvoir profiter de plaisirs simples et gratuits comme une promenade dans la nature ? Ce qui se passe ressemble à un monde cauchemardesque. Un monde où les seules choses autorisées sont le fait de travailler et de consommer. Tout le reste étant interdit par un quadrillage militarisé.

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