Après la fête de la musique dramatique de l’année dernière à Nantes, alors que Steve était encore porté disparu, 89 personnes victimes de violences policières ce soir-là avaient livré des témoignages, tous accablants et concordants : une violence inouïe, des coups de policiers paraissant enragés, des insultes de nature fasciste, des fractures, du sang, la peur, les gaz, et pour certains une chute dans la Loire alors que Steve se noyait.
11 mois se sont écoulés. Les victimes représentées par Marianne Rostan se sont constituées partie civile. Le parquet de Rennes ouvre une nouvelle information judiciaire pour «mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique». Les 89 personnes seront-elles entendues par la justice, alors que l’IGPN n’a même pas daigné recueillir tous leurs témoignages ?
L’affaire n’est donc pas enterrée, mais on ne peut qu’être sidéré par la lenteur qui caractérise cette affaire d’État, alors que le moindre geste de rébellion en manifestation peut envoyer derrière les barreaux en comparution immédiate.