Inversion hallucinante, les victimes de la répression soupçonnées de « violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique »
L’indécence des autorités françaises semble ne pas avoir de limites, en particulier dans le contexte actuel de remise en question des violences d’État. Il y a presque un an, à Nantes, la police tirait des dizaines de grenades et de balles en caoutchouc sur des centaines de personnes simplement venues faire la fête en musique sur l’île de Nantes. Steve mourait noyé dans cette charge ultra-violente qui avait également causé des dizaines de blessés.
Un crime d’État. Aujourd’hui encore, ni les policiers qui ont tiré et frappé ce soir là, ni les donneurs d’ordres, ni le ministre de l’Intérieur n’ont été sanctionnés. Les proches de Steve et les personnes violentées ce soir là attendent toujours justice.
Nous apprenons à présent que la justice ouvre une enquête pour « violences volontaires avec armes ». Mais pas contre la police : contre les personnes qui ont été attaquées. La qualification complète est hallucinante : «violences volontaires avec arme, en réunion et sur personne dépositaire de l’autorité publique et dégradation en réunion». Il faut donc s’attendre à des enquêtes à charge et des arrestations de personnes soupçonnées d’avoir été présentes le 21 juin dernier sur les quais de Loire. La manœuvre est pire qu’écœurante. Visiblement, les gens de pouvoir se croient absolument intouchables pour aller aussi loin dans l’ignominie.
La terreur d’État organisée dans les rues se poursuit plus que jamais dans les tribunaux.
Article de Ouest-France
ouest-france_SteveNos articles sur la mort de Steve sont à retrouver ici