Le Chili traverse une période insurrectionnelle depuis plusieurs mois. Démarrée en octobre dernier, la mobilisation contre le gouvernement du patron richissime Sebastian Pinera ne retombe pas. La répression non plus.
ÉMEUTES
Des manifestations insurrectionnelles ont à nouveau éclaté à la suite du discours du président, il y a deux jours, dans plusieurs villes du Chili et en 19 points de la capitale. Plus de 1000 personnes ont été arrêtées dans la seule région de Santiago. Des commissariats on été attaqués, des véhicules incendiés. Le nombre des manifestants blessés est inconnu mais un homme a été blessé d’une balle tirée par les carabiniers, la police militaire. Trois carabiniers ont été blessés.
PINOCHET
Le Chili reste hanté par l’ombre de la dictature du général fasciste Augusto Pinochet, auteur d’un coup d’État contre le gouvernement de gauche en 1973. Il avait éliminé ses opposants par la torture, la violence, et les «disparitions», tout en imposant un programme ultra-libéral. Le militaire n’a jamais payé pour ses crimes. L’actuel président, très impopulaire et affaibli, a remanié son gouvernement en nommant comme ministres des responsables de la droite pro-Pinochet.
VIOLENCES RACISTES
Parmi ces nostalgique de Pinochet, le ministre de l’intérieur, qui s’est rendu dans les régions du sud du Chili, peuplées par un peuple autochtone : les Mapuches. La population y occupe des mairies pour protester contre le gouvernement. Le ministre a ordonné l’expulsion des mairies. Dès le lendemain, des groupes racistes ont accompagné les évacuations, en frappant les militants indigènes. Des affrontements importants ont éclaté et des mairies ont brûlé. Les Mapuches demandent la restitution des terres de leurs ancêtres, une reconnaissance légale et l’arrêt des persécutions à leur encontre.