Masque obligatoire dans l’espace public : à quoi jouent les autorités ?


Depuis 3 jours, Nantes a rejoint la liste des villes qui obligent la population à porter le masque dans l’espace public. La décision d’un gouvernement qui nage à vue. Nous ne nous prononcerons pas sur l’utilité du masque en extérieur, nous n’en savons rien. Ce dont nous sommes certains, c’est que le gouvernement a déclaré absolument tout et son contraire ces derniers mois. D’abord déclaré «dangereux» au début de la pandémie, le masque a été conseillé mais en pénurie, avant de devenir obligatoire. Quatre questions :


Le masque obligatoire pourquoi pas, si c’est une question de santé. Mais la santé publique est l’affaire de toutes et tous, la moindre des cohérences serait de rendre les masques «gratuits». Comment le gouvernement peut-il débloquer des centaines de milliards pour les entreprises mais pas pour des protections minimales pour la population ?

Rappelons qu’il est officiellement interdit de dissimuler son visage dans l’espace public. C’est la loi du 11 octobre 2010 qui le dit, prévoyant une amende de 35 euros pour les réfractaires. Le discours des pouvoirs publics est tellement incohérent qu’on peut désormais voir le même jour des contraventions pour port du masque en manifestation et des contraventions pour absence de masque ailleurs.

Les autorités peuvent-elles nous expliquer comment elles ont tracé leur carte d’obligation de port du masque à Nantes ? Les bords de l’Erdre sont en rouge mais pas les bords de Loire ? La gare et le centre-ville aussi, mais pas l’île de Nantes ? C’est pourtant sur l’île que sont concentrées les attractions touristiques et commerciales, mais peut-être ne faut-il pas dissuader le tourisme. Et pourquoi certaines rues du centre et pas d’autres ? Le covid s’arrête-t-il à certains carrefours ?

Derrière ces obligations, on imagine aisément un renforcement encore plus important du quadrillage policier de l’espace urbain, avec potentiellement des contrôles et des amendes. La police est-elle une solution sanitaire ?

En parallèle, le ministre de l’éducation annonce une rentrée scolaire comme si de rien n’était, et sans donner de moyens aux enseignants, démontrant l’amateurisme total du pouvoir. Le gouvernement est-il entrain de préparer la population à un reconfinement ou nage-t-il à vue dans un océan d’indicateurs contradictoires ?

La suite au prochain épisode.

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