Une mauvaise farce en quatre actes au sommet de l’État français
Le Gilet Jaune Jérome Rodrigues, mutilé par la police, appelle pour la grande manifestation du 12 septembre à Paris à une désobéissance civile massive, c’est-à-dire refuser de décliner son identité en cas de contrôle, quitte à passer quelques heures au poste pour vérification. Une méthode de désobéissance on ne peut plus pacifique.
Le syndicat d’extrême droite Synergie-Officiers répond immédiatement avec un tweet provocateur «Nous avons suffisamment de place pour vous accueillir ! #Giletsjaunes #12septembre #Jesoutienslapolice» Un syndicat d’officiers se vante donc de futures arrestations massives à deux jours d’une manif.
Face à la provocation, Jérôme Rodrigues s’offusque et dénonce les grandes enceintes barbelées situées au nord de Paris près d’un commissariat, qui servent régulièrement à parquer de nombreux manifestants lors des grosses mobilisations. Il dénonce des «camps de concentration».
Riposte immédiate au sommet de l’État : le ministre Darmanin en personne et le syndicat policier portent plainte. Le syndicat va jusqu’à remercier Darmanin pour son «soutien sans faille à la police» agrémenté d’un hashtag issu de l’extrême droite américaine : #BlueLivesMatter. Il est rare que ces syndicats radicalisés félicitent leur ministre, même les plus répressifs.
Le gouvernement est-il fébrile au point de déposer plainte contre le tweet d’un Gilet Jaune ? Est-il devenu interdit de répondre aux provocations de groupuscules policiers ? La priorité d’un ministre de l’Intérieur accusé de viol est-elle d’entraver la liberté d’expression d’un opposant ?
Quoiqu’il en soit, toutes et tous dans la rue samedi 12 septembre !
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