“Éloge du pas de côté”
C’est le groupe Extinction Rébellion de Nantes qui rapporte les faits. Samedi 12 septembre, 5 écologistes participent à une action de retrait d’affiches commerciales des panneaux publicitaires. Une initiative assez courante et régulière, qui jusqu’à présent n’avait pas posé de problèmes au-delà de simples contrôles d’identité. Mais ce soir-là, c’est une débauche policière : une brigade de la BAC, 3 Officiers de Police Judiciaire, 2 camions de police, 4 cellules du commissariat de Nantes, prélèvements d’ADN et empreintes… 20h de garde à vue plus tard, les personnes arrêtées sortent avec une convocation en justice pour avoir “frauduleusement soustrait des affiches publicitaires au préjudice de la société JC Decaux […] en réunion.” L’entreprise publicitaire qui défigure nos villes a porté plainte et réclame 1650€ de dédommagement. Un rassemblement sera organisé le 22 octobre et le 25 novembre devant le tribunal pour soutenir les personnes poursuivies.
Le 14 juillet 2020, une équipe de colleuses féministes subissait une répression hallucinante de la part de policiers nantais : arrestations arbitraires, menaces, injures, strangulations, gardes à vue et pour finir, poursuites judiciaires ! Alors qu’elles collaient des affiches contre Darmanin, 6 femmes étaient arrêtées par des agents de la Brigade canine, avec des insultes, des violences, et la destruction d’un téléphone. La garde à vue va durer entre 21 et 22 heures, avec, à la clé, un procès pour «violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique» fixé au 19 avril 2021.
Le 12 avril 2019, à Nantes, un atelier de peinture de banderoles en plein air est organisé publiquement avant une manifestation de Gilets Jaunes. La police débarque en nombre considérable, avec la hiérarchie du commissariat. Pas moins de 15 personnes sont embarquées lors de cette descente, pour «participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations et des violences». Elles seront relâchées sans aucune poursuite après 24 heures entassées en cellule. Tout leur matériel de peinture, pinceau, bombes, toiles et bâches a été volé et détruit par les autorités.
Descentes de police et enfermements pour des collages, des initiatives écolo ou des banderoles. La police nantaise multiplie les exploits contre les gestes créatifs les plus anodins. Alors que la presse locale ne parle que «d’ensauvagement» du centre-ville et de «sous-effectif» de la police, il est manifeste que les forces de l’ordre sont en extrême surnombre dans notre ville, et utilisées pour intimider le moindre pas de côté.
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