Maintenant que la barbarie est là…


Ce qu’il faut retenir du dernier samedi de mobilisation


Les libertés partent fumée les unes après les autres, le gouvernement enchaîne les provocations, la police réclame les pleins pouvoirs, et pourtant c’est la sidération qui l’emporte. Le dernier samedi de mobilisation pour les Libertés à Paris a marqué un nouveau cap dans la barbarie. Que faut-il retenir de la manifestation ? Et comment réagir ?

Militarisation à tout va

Plusieurs milliers d’hommes en armes, 5 canons à eau, un dispositif totalitaire pour empêcher une marche contre des mesures liberticides. Qui aurait pu imaginer une telle scène il y a encore quelques années ? Et dès le départ de la manifestation des attaques innombrables, incessantes, sauvages contre toutes les parties du cortège. Banderoles arrachées, coups de matraque au hasard dans les têtes, corps piétinés, os brisés, personnes traînées au sol. La manifestation défilait entre deux rangs de policiers qui tabassaient tout le monde pour faire peur. Une ambiance fasciste.

Arrestations de masse

Tout au long de la journée, le pouvoir et les médias annonçaient avec gourmandise le nombre d’interpellations. Quasiment 150 à la fin de la journée. Journalistes, avocats, badauds, jeunes ou âgés, hommes et femmes, Gilets Jaunes ou syndicalistes. Aucun motif autre que terroriser. Une rafle. Certains sont encore enfermés. Quand cela se passe en Russie, tout le monde s’en émeut, à juste titre. Mais ici, les médias félicitaient le gouvernement.

Des blessés par dizaines

Un témoignage qui résume la situation : «En tant que street-medic, on avait jamais vu autant de crânes ouverts que cet après-midi dans Paris… Les flics ont matraqués du début à la fin de la manif tout le monde sans distinction… des images horribles en-tête». À l’image du joueur de tambour au visage couvert de sang, frappé pour le plaisir.

Les grands médias prêts pour le fascisme

Pendant que ce qui reste de fiction démocratique s’évaporait, les médias et leurs flics de service s’enthousiasmaient pour «l’efficacité» du maintien de l’ordre, la «réussite» de la police. L’annihilation d’une mobilisation ne provoquait déjà plus grande réaction, mais à présent elle est même saluée sur tous les écrans ! BFM a même parlé de «maquillage» pour évoquer une blessure à la tête par un coup de matraque. La réécriture du réel en direct. Tout est en place pour faire accepter une répression plus terrible encore à la population.

«Nouveau maintien de l’ordre»

Un syndicaliste policier déclarait sur un plateau que le but était d’arrêter «ceux qui perturbent par geste ou par cri». Un autre flic, Matthieu Valet, annonçait sur la même chaîne que les charges successives étaient faites pour arrêter non pas des casseurs, puisqu’il n’y avait pas de casse, mais pour : «interpeller les personnes vêtues entièrement de noir». C’est assumé, revendiqué. «Perturber par cri», donc en chantant un slogan, ou porter du noir peut valoir d’être chargé et arrêté. C’est la continuité de la répression de ces derniers mois, mais nous avons à l’évidence changé de Régime.

Ni casse, ni «black bloc»

Pendant une semaine, une partie de la gauche et des Gilets Jaunes a réclamé que les «black blocs» soient arrêtés, et n’a parlé que de «casse» plutôt que des attaques liberticides gravissimes. Ce samedi, ces gens ont dû être satisfaits. Ni casse, ni «black blocs», mais une violence d’État nue, brutale, sans fard. Vous demandiez à l’État d’agir contre les «black blocs» ? C’est fait. Êtes-vous satisfaits ? Car vous êtes coresponsables de la situation. Sommes-nous dans le même camp ?

Vous aurez aussi constaté qu’il n’y a pas besoin de «casseurs» pour subir une répression atroce. Vous répétiez que la «violence» des manifestants discréditait le mouvement. Pourtant, samedi, sans casse, Darmanin se félicitait de la journée et revendiquait une «victoire». Même bilan côté média, un traitement à minima : la presse annonçait à peine 1000 manifestants à Paris. Le fascisme est là, mais au moins, il n’y a pas eu de barricades, alors tout va bien, soyez rassurés.


➡️ Une piste urgente pour ne pas tous finir écrasés : arrêter de reprendre les mots de l’ennemi. Arrêter de vouloir plaire à ceux qui nous répriment. Arrêter de dénoncer les différentes façons de lutter. Construire une force à même de gagner et rester solidaires. Les mobilisations en cours ne seront jamais convenables ou légitimes aux yeux du Régime et de ses médias. Il n’y a rien à attendre, rien à convaincre.


Nous n’avons pas à paraître «responsables», «crédibles» ou «sages» pour l’ennemi. Nous devons lui faire peur.


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