Le mot « pingouin » est-il un « outrage à agent » ?
Les décrets liberticides et la répression massive des manifestations sont spectaculaires, mais il y a aussi, partout sur le territoire, chaque jour, des «petites» affaires en disent long sur la façon dont le pays s’enfonce inexorablement dans un Régime policier.
«PINGOUINS»
Un habitant du département de la Loire a été contrôlé par des gendarmes sur la route il y a quelques semaines. En rentrant chez lui, il publie un petit statut sur Facebook pour dire qu’il y a «des pingouins sur le rond-point». Un message totalement anodin, à peine ironique, publié sur les réseaux sociaux. C’était sans compter sur le délire répressif actuel : les gendarmes vont remonter son profil, relever les publications et le convoquer au commissariat. Cet homme est finalement poursuivi pour «outrage et diffamation» ! Et jugé devant un tribunal le 22 mars prochain.
L’amicale des pingouins s’indigne d’être associée à des individus aussi malsains.
CONVOQUÉ POUR LE DESSIN D’UN DÉPUTÉ
François a 54 ans, il est professeur. Il est convoqué au commissariat ce jeudi. Pourquoi ? Il a diffusé sur Twitter un simple dessin. Oui, un dessin. Il s’agit du portrait dessiné du député de sa circonscription, Jacques Le Maire. 31 auteurs et autrices de bande dessinée avaient publié les portraits des députés qui ont voté la «loi de sécurité globale». Juste ça. Une idée en dessin, une information publique : un vote d’une loi liberticide par des élus sensés rendre des comptes. Le député en question figurant sur le dessin a porté plainte. Et la police a suivi.
François risque donc d’être poursuivi pour avoir relayé une image sur internet.
La liberté d’expression est à l’agonie. Les caricatures et les blagues ne sont autorisées que pour se moquer des musulmans, des pauvres, des opposants. Elles sont en revanche interdites si elles visent les riches, les puissants, le pouvoir. Le goût poisseux de la dictature qui vient.
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