Nouvelle-Calédonie : révolte anti-colonialiste


Le peuple Kanak en lutte contre le pillage des richesses minières


Depuis plusieurs semaines, une mobilisation massive est en cours en Nouvelle-Calédonie – la Kanaky, véritable nom de l’archipel du Pacifique – pour empêcher le pillage de ces ressources minières par des multinationales. Par extension, c’est une lutte contre le colonialisme, car la Kanaky possède d’importants gisements de nickel. L’entreprise qui les exploite va laisser la main à un consortium financé par un négociant international soutenu par l’État français, Trafigura, célèbre pour avoir déversé des déchets toxiques en Côte d’Ivoire, empoisonnant des dizaines de milliers de personnes.

La population locale se bat pour que ces gisements n’enrichissent pas de multinationales criminelles, mais bénéficient aux habitant-es et soient gérés publiquement. La mobilisation réclame une «usine pays», c’est-à-dire une usine locale, contre la reprise par Trafigura, avec le mot d’ordre : «Non au bradage de notre patrimoine foncier».

Les indépendantistes luttent en organisant notamment des piquets, des blocages, des grèves et des manifestations. Des affrontements ont eu lieu à Nouméa. L’affaire devient emblématique de la domination coloniale de l’État et des investisseurs étrangers en Kanaky. Et c’est pour leur souveraineté que se battent les Kanak et leurs alliés. Plusieurs sabotages ont eu lieu, notamment un départ d’incendie visant l’usine de nickel.

L’État français a envoyé dans le Pacifique des gendarmes, des blindés et autres moyens de répression militarisée. Les vols internationaux ont été suspendus. Des gendarmes ont même tiré à balles réelles lors d’un affrontement près de l’usine. Plusieurs personnes ont été condamnées à de la prison ferme, notamment un syndicaliste engagé dans le dossier du rachat de l’usine du Sud. Par ailleurs, les partisans de la Calédonie française ont monté des milices et des contre-barrages avec des armes à feu et des drapeaux français sans réaction des autorités.

Raphaël Mapou, porte-parole des indépendantistes a déclaré : «Chez nous, la maîtrise du sol ne se négocie pas». Le contrôle des ressources, notamment minières, est un élément indispensable à la souveraineté d’un pays. Nombre de pays colonisés ont vu leurs matières premières pillées et bradées par des États étrangers et des multinationales sans que leurs populations aient un mot à dire. C’est contre tout cela que se battent les Kanaks depuis plusieurs semaines.

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