Coup d’État policier

Toute la semaine qui vient de s’écouler, un climat encore plus inquiétant s’est installé dans le pays, avec des manifestations quotidiennes de policiers armés, en service, avec les véhicules de fonction, faisant résonner leurs sirènes et clignoter leurs gyrophares nuit et jour dans les centre-villes. À Rennes, ces cortèges sauvages sont même allé intimider la maire de la ville jusque devant chez elle en plein nuit.

Il s’agit clairement d’intimidations de nature fasciste. Du reste, n’importe quel travailleur, que que soit sa profession, s’il manifestait sur son temps de travail, en abandonnant son poste, sans déclarer de grève et avec son équipement de fonction, serait immédiatement licencié et même poursuivi. Sauf dans la police, où ces manifestations factieuses, totalement interdites en théorie, sont encouragées en réalité.

Le ministre de l’Intérieur Darmanin a donc reçu les syndicats policiers pour leur offrir des «cadeaux» selon Le Figaro. Premier invité par le pouvoir : le syndicat d’extrême droite Alliance. Au menu, le paiement d’une mutuelle, la gratuité totale dans les transports publics, et la création d’une «structure administrative» pour «étudier les décisions de justice, et renseigner sur les suites données aux agressions de policiers». En bref, mettre encore plus la pression sur la justice déjà aux ordres pour des peines encore plus lourdes.

Au moins aussi grave, «Gérald Darmanin a assuré aux syndicalistes que l’article 24 du projet de Loi Sécurité globale n’est pas enterré». Un syndicaliste policier déclare : «Nous voulions un engagement de l’État sur cet aspect de notre protection. Le ministre nous a confirmé que la volonté du gouvernement restait intacte». «Une protection contre les diffusions malveillantes de contenus est absolument nécessaire. Gérald Darmanin nous a assuré qu’il partageait toujours notre avis». Donc non seulement la batterie de mesures totalitaires contenues dans la Loi de sécurité globale sont intactes, mais le seul article qui devait être vaguement retouché pour faire plaisir aux journalistes sera tout de même imposé. Il faut dire que, malgré une mobilisation historique de centaines de milliers de personnes pour les libertés, les structures officielles d’opposition n’ont montré aucune intention d’engager un quelconque rapport de force avec le pouvoir.

Ces annonces interviennent alors que le gouvernement va organiser dès janvier un «Beauvau de la sécurité» pour cajoler encore plus la police sur fond de violences d’État affolantes. Il s’agit selon les autorités «d’améliorer les conditions d’exercice de la police et consolider le lien de confiance avec les Français». Ce cirque doit prendre la forme d’un «grand débat». À coups de grenades ?


Source : https://www.lefigaro.fr/actualite-france/gerald-darmanin-recoit-des-representants-de-policiers-et-gendarmes-20201218

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