Le meilleurs des mondes : des boîtiers autour du cou qui déclenchent un «bip» quand les employés s’approchent les uns des autres
«La direction traiterait-elle ses salariés comme des chiens ?», demande le syndicat de l’entreprise suédoise Essity, qui fabrique des produits hygiéniques, notamment du papier toilette. La direction veut imposer un boîtier «anti-Covid» : un collier à porter autour du cou, qui déclencherait une alarme de 85 décibels dès que deux personnes s’approcheraient à moins de 2 mètres. Une laisse électronique. La «distanciation sociale» automatisée d’un monde cauchemardesque.
Les travailleurs sont évidemment opposés à cette mesure. La direction se défend : «nous essayons de faire en sorte d’explorer tous les systèmes qui pourraient contribuer à préserver la santé de nos salariés». Alors que les gestes barrières et le port du masque sont déjà scrupuleusement respectés par les salariés, et qu’il n’y a quasiment pas eu de cas sur les chaînes. Mais l’entreprise prétend faire des concessions : ce «collier» pourra ne pas être porté autour du cou mais mis dans la poche, et l’alarme peut être transformé en vibration. Rassurant.
Un syndicalise s’inquiète : «À chaque interaction un peu trop rapprochée, le boîtier enregistrerait des données. […] Pour moi, la seule raison d’être de ce boîtier est de fliquer les salariés». Effectivement, le dispositif ressemble davantage à une expérimentation qui pourra d’être généralisée ensuite qu’à une mesure de protection. Encore une fois, la crise sanitaire est l’occasion des pires innovations en terme de contrôle. Qu’il s’agisse de géolocalisation, de reconnaissance faciale, de restrictions de déplacement, de drones ou de robots. Le capitalisme autoritaire a déjà tout absorbé, il veut à présent s’emparer de nos intimités.
Source : https://www.humanite.fr/trop-cest-trop-le-collier-anti-covid-ne-passe-pas-chez-essity-698711
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