La jeunesse meurt à petit feu

Les perspectives de ce début d’année sont encore plus noires que l’année passée. Un horizon bouché, un tunnel dont on ne voit pas la sortie. Un Régime politique autoritaire, qui encadre tout jusque dans nos intimités, et impose confinements et couvre-feux irrationnels. Une évaporation des libertés, de la fantaisie, des fêtes. Et la répression pour seule réponse à celles et ceux qui sortent du cadre. Pour la jeunesse, quel avenir dans un monde déjà obscur, traversé par les crises écologiques et sociales ? Dans ce contexte, une vague d’actes suicidaires a eu lieu ces derniers jours :

  • Un étudiant s’est défenestré à Lyon, dans sa résidence étudiante, et a été hospitalisé entre la vie et la mort.
  • Une étudiante a tenté de se défenestrer deux jours plus tard dans la même ville.
  • Une troisième étudiante s’est suicidée ce vendredi.
  • Cet automne, pendant le deuxième confinement, un étudiant de Montpellier s’était tué en sautant de sa résidence.

Ces gestes désespérés ne sont que la surface visible d’une dépression générale qui frappe en particulier la jeunesse confinée dans ses petits appartements depuis quasiment un an, et qui est méprisée par les gouvernants. Les cas de détresses psychiatriques explosent. Alors que les étudiants sont dans une grande souffrance, Macron vient d’annoncer un «chèque santé mentale» pour les consultations de psychologues par les étudiants : un peu d’argent pour couvrir le désastre sans en résoudre les causes.

Le neurobiologiste Henri Laborit a rédigé un célèbre travail intitulé «Éloge de la fuite» en 1976. Le chercheur se base sur une expérience. Il envoie un signal douloureux à une souris : sa première réaction est de prendre la fuite, naturellement. Lorsque la fuite est impossible, elle se débat et lutte, ce qui restaure son bien être et lui permet de dépasser cette douleur. Lorsque ni la fuite ni la lutte ne sont possibles, la souris se résigne, et c’est ce qui génère en elle du stress, des maladies, des cancers. Laborit étend ce système aux sociétés modernes. Il y aurait trois options : fuite, lutte, ou stress et dépression. Dans une société confinée et autoritaire où nous sommes comme des souris en cage, la fuite semble difficile, sauf à travers l’imaginaire, la création.


Il ne reste donc que deux options : l’autodestruction et l’angoisse ou la révolte


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