Le lieu d’accueil de « La Grande Ourse » a été expulsé à l’aube

Drôle d’ambiance chez nos voisins angevins. La ville réputée pour son calme et sa douceur de vivre a connu deux attaques d’affilée contre les espaces de solidarité et de luttes sociales ces derniers jours :
6h du matin ce jeudi 21 janvier. Des dizaines de gendarmes et de policiers encerclent un bâtiment qui longe la Maine, la rivière qui traverse la ville. Un lieu occupé, La Grande Ourse, est visé par une opération d’expulsion aux moyens invraisemblables. Les forces de l’ordre font résonner des coups de pied de biche et les bruits de la disqueuse pour enfoncer la porte, et réveillent tout le quartier. « Je ne vous mens pas, mais lorsque j’ai ouvert les volets roulants, j’ai vu une file de fourgons de gendarmerie avec des mecs casqués et armés. Je peux vous dire que ça fait tout drôle à 6 h du mat’ » explique un étudiant. Les autorités ont viré tous les occupants, étudiants, sans-abris, précaires, exilés, et les ont forcé à passer des tests Covid-19 avant de les laisser à la rue. Ce bâtiment, au cœur de la ville, était un lieu d’accueil et d’activités alternatives incontournable à Angers, depuis plus d’un an. Les mobilisations pour soutenir cet espace avaient été fortement contraintes par la répression.


Un autre espace a été pris pour cible cette semaine à Angers, par des néo-nazis cette fois. Des militants d’extrême droite se sont introduits dans le local « L’Étincelle », en périphérie de la ville, ont saccagé le local, dégradé la façade, et volé des centaines d’affiches, de livres, d’affaires … Avant d’incendier les livres de la bibliothèque dans la plus pure tradition des autodafés des années 1930. Ces individus ont même poussé le sens de la reconstitution en revendiquant leur acte avec des photos diffusées sur les réseaux, en plaçant des symboles de la Waffen SS – les Totenkopfs, celles des unités des camps d’extermination nazis, sur leurs visages. « L’Étincelle » existe depuis 1997, héberge plusieurs associations et collectifs, et organise des ateliers, conférences et concerts. A Angers, un petit groupe de néo-nazis, parfaitement identifié, et auteur de nombreuses exactions dans la ville, bénéficie depuis des années d’une impunité totale. Ces fils de bonnes familles sont, pour certains, liés à la classe politique de la ville. Relevons d’ailleurs que, samedi encore, un cortège qui s’approchait du local des identitaires a été gazé par la police qui les protégeait.

À Angers comme ailleurs, la violence d’État et le fascisme montent : renforçons les solidarités, multiplions les espaces de résistances, refusons la résignation.
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