Nous sommes gouvernés par des porcs
Des jongleurs, des cordes enflammées, de la musique, un cracheur de feu, et même le rythme énergique d’une fanfare et d’une batucada : c’était ce samedi 13 février dans les rues de Nantes. A Commerce, le monde de l’art et du spectacle est dans la rue de joyeuse manière. Des centaines de personnes sont présentes pour soutenir cette mobilisation contre la précarité du monde de la culture. Des centaines d’autres s’arrêtent pour assister à ce Carnaval aussi inattendu que bienvenu dans la période. Le cortège, particulièrement fourni, va s’élancer dans une bonne ambiance, pour remonter par la rue du Calvaire, et donner un concert de rue Place Graslin.
Quelques centaines de mètres plus loin, ce sont les rythmes lourds crachés par des enceintes qui résonnent devant la préfecture. Des collectifs de teufeurs se sont à nouveau donnés rendez-vous contre la répression des fêtes libres et les mesures liberticides. Une mobilisation toujours aussi déterminée, plus d’un mois après la répression du Réveillon de Lieuron. 5 cortèges et autant de camions vont saturer l’espace de son. Et malgré les températures proches de zéro, il fait bon au milieu de la foule. Surtout si l’on apprécie les rythmes électroniques.
C’est toute une jeunesse nantaise privée de vie sociale qui en profite, au cœur de la métropole, pour faire la fête et s’amuser dans cette rave revendicative. Fumigènes, breuvages en tout genre, déguisements, danse, pancartes, et même l’incontournable drapeau breton brandi dans la foule : un peu de vie dans la ville sécuritaire. Deux fascistes rodant autour du défilé sont aussi « raccompagnés » derrière les lignes de CRS qu’ils n’auraient pas du quitter. Le défilé va grossir pendant l’après-midi. Et se trouver de plus en plus encadré par les forces de l’ordre jusqu’à la dispersion, autour de 18h.
Deux autres mobilisations ont eu lieu ce même samedi, l’une plus tôt dans la journée pour la régularisation de jeunes exilés, l’autre organisée par les Kurdes de Nantes, contre les persécutions qui visent la communauté, notamment l’emprisonnement du leader Ocalan par le Régime Turc.
Si ces différents défilés réunissant plusieurs milliers de personnes ont installé une ambiance réjouissante dans un espace public de plus en plus déprimant et contrôlé, on pourra regretter que les cortèges pour la culture et celui pour les fêtes libres n’aient pas marché ensemble. Mais Nantes reste une fête.
Images : NR, Thomas Steetphoto, PictureNews
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