Birmanie : répression meurtrière et grève générale


La multinationale française Total complice de la dictature


Ce week-end, les manifestant.e.s anti coup d’État étaient encore fortement mobilisé.e.s dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Pour rappel, un grand mouvement populaire est en cours depuis le 1er Février 2021, date d’un putsch militaire. Chaque jour, des manifestations monstres réunissent des milliers de personnes dans toutes les villes du pays. Dans la capitale Rangoun, la mobilisation est particulièrement massive.

À Mandalay, second pôle de la contestation où se cristallisent les tensions depuis le début de la révolte, la répression est montée d’un cran. Samedi 20 Février, l’armée a tiré à feu nourri sur la foule. Une jeune femme et un adolescent ont été tué.e.s et on comptait une trentaine de blessé.e.s par balle. À rajouter à ce bilan macabre, le décès de Mya Thwate Thwate Khaing, 20 ans, jeune étudiante touchée à la tête lors d’une manifestation le 9 Fevrier, qui a succombé à ses blessures. Devenue symbole de la répression, un cortège funèbre géant s’est élancé ce dimanche pour lui rendre hommage.

En plus des violences physiques que subissent la population de la part des forces de sécurité, les arrestations continuent. Outre les membres du gouvernement civil et du Parti libéral-conservateur d’Aung San Suu Kyi, de nombreux.ses militant.e.s révolutionnaires et des droits humains ont été interpellé.e.s et dorment encore aujourd’hui dans les geôles du régime. Cependant les protestataires ne désarment pas et relèvent d’ingéniosité. Pour échapper aux représailles et paralyser l’appareil répressif, des dizaines de véhicules bloquent les grands axes routiers entravant les flux de marchandises et de matériels militaires.

Pour rappel, le capitalisme français a des intérêts en Birmanie. En 2010 déjà, l’ONG EarthRights International publiait des rapports accablants montrant les violations massives des droits de l’homme dans une zone exploitée par le pétrolier français Total. Des exécutions, du travail forcé, des expropriations et un soutien financier à la junte, aujourd’hui de retour au pouvoir.

Lundi 22 février, un appel à la grève générale circulait notamment sur les réseaux sociaux. Soignant.e.s, fonctionnaires, ouvrier.es et commerçant.e.s ont cessé le travail pour protester contre l’extrême violence du pouvoir et exiger une nouvelle fois la fin de la dictature militaire. Alors que par voix de presse, les menaces de la junte se sont faites plus insistantes : « les manifestants incitent désormais la population, en particulier les adolescents et les jeunes sensibles, sur une voie de la confrontation dans laquelle ils perdront la vie », c’est encore des centaines de milliers de personnes qui ont répondu à l’appel et ont déferlé dans les artères des grandes métropoles.

Rien ne semble arrêter ce soulèvement historique contre l’armée au pouvoir et son général Min Aung Hlaing. Pas même la brutalité des forces armées. Il s’enracine même dans le temps et semble de plus en plus fort. L’alliance entre une jeunesse politisée et les masses populaires, viendra-t-elle à bout d’un junte soutenue par diverses puissances régionales et sous le joug d’intérêts financiers des grandes multinationales ? Est-ce que les forces révolutionnaires réussiront à prendre le pas sur les forces réformistes ? Tout reste à écrire.

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