Iran : massacre et révolte, les lieux de pouvoir de Savaran aux mains des insurgés


Au sud-est de l’Iran, à la frontière avec le Pakistan, de nouveaux affrontements ont eu lieu avec le pouvoir étatique. Après la mort de plusieurs personnes, des manifestants ont pris d’assaut le bureau du gouverneur de la province du Sistan et du Baloutchistan, dans la ville de Saravan.


Dans cette région où le chômage de masse dépasse les 60%, la contrebande d’essence avec le Pakistan est la seule source de revenu pour la plupart des familles. La semaine dernière, l’État iranien qui supervise le transport de carburant a décidé de fermer la frontière occasionnant l’exaspération et la colère des travailleurs transfrontaliers. 10 opposants à la fermeture de la route ont été tués par les forces de sécurité. Les victimes sont des travailleurs pauvres, les baloutches, ethnie iranienne majoritairement sunnite vivant entre l’Afghanistan, l’Iran et le Pakistan, un peuple opprimé par le régime iranien chiite.

Suite au massacre, des manifestations et des émeutes ont éclaté dans la ville de Saravan. Les habitants sont descendus dans les rues pour protester contre les conditions de vie précaire et dénoncer la répression policière. Le soulèvement a été réprimé dans une effusion de sang faisant 37 morts et de nombreux blessés dans les rangs des contestataires. En représailles, les ouvriers Baloutches ont pris pour cible les bâtiments administratifs, des destructions et incendies se sont multipliés. Mardi, la municipalité et les centres gouvernementaux étaient aux mains des insurgés.

La réaction de la République Islamique ne s’est pas faite attendre. Coupure internet et envoi de troupes supplémentaires pour mater la révolte. Sur place, les protestataires assurent être prêts pour la défense armée. Dans la soirée d’hier, des barricades de pneus enflammés étaient dressées sur les grands axes de circulation. Le mouvement de contestation aurait essaimé à l’extérieur de la cité et de nombreuses personnes convergeaient vers Saravan depuis les villes voisines pour apporter leur soutien aux révoltés. Malgré une répression implacable, des soulèvements populaires, souvent méconnus, ont lieu régulièrement dans ce pays dictatorial.

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