Épuisement professionnel, salaires précaires : grève nationale chez Carrefour


Les salarié.e.s se battent pour leurs droits et dénoncent les mauvaises conditions de travail


En ce week-end de Pâques, le groupe Carrefour est secoué par une grève importante. À l’appel national à la grève lancé par la CGT et la CFDT, des milliers de salarié.e.s ont répondu présent.e.s, réclamant des augmentations de salaires, des embauches en CDI et non en contrat précaire et de meilleures conditions de travail. La base, quoi.

Il y a quelques semaines, la direction de Carrefour annonçait avec fierté que l’année 2020 était une année record pour le groupe, la meilleure depuis au moins 20 ans. Mais ces résultats qui rendent les patrons fiers, les travailleurs et travailleuses n’en voient pas la couleur. Il y a un mois, un rassemblement avait eu lieu devant le siège de l’Essonne. Aujourd’hui, en ce week-end de Pâques si important pour la grande distribution, les employé.e.s ont fait grève. Plusieurs magasins ont été contraints de fermer, comme à Lormont ou à Givors. D’autres ont vu se mettre en place des barrages filtrants par les grévistes, d’autres simplement un rassemblement devant le magasin. Partout en France, dans les Landes, le Calvados, l’Hérault, la région Lyonnaise, en Gironde… le fonctionnement des magasins a été perturbé, de façon très visible.

Les grévistes dénoncent également le plan de 2018 qui a amené à la suppression progressive d’environ 12.000 postes. Or, des agents de caisse expliquent que les délais d’attente s’allongent considérablement pour les clients, ce qui amène de grandes tensions dans les magasins. Surtout en ce moment, avec le couvre-feu et désormais le confinement, le stress et l’angoisse sont palpables. Des agents de caisse n’en peuvent plus.

Par ailleurs, le groupe Carrefour ne veut même pas verser la «prime Macron» ! Certes, le système de primes est très contestable, puisqu’elles ne sont pas soumises à cotisations. Une augmentation de salaire est largement préférable. Une prime ressemble plus à un bonbon pour acheter la paix sociale qu’à une avancée sociale. Cependant, le refus de la direction de Carrefour de verser cette prime n’est pas basé sur une réflexion politique progressiste, mais sur la simple volonté de ne pas reverser aux salarié.e.s les sommes faramineuses gagnées par le groupe. Trime et tais-toi.

Enfin, des dizaines de magasins devraient passer en location gérance, ce qui amènera des baisses de rémunération.

La grande surface est un univers stressant. Trop de sons et couleurs, de sollicitations pour les sens, une obligation d’aller vite pour les travailleurs et travailleuses, notamment en caisse… Si en plus le personnel n’est pas en nombre suffisant et ne dispose pas du matériel adéquat, le travail devient impossible. Dans la période actuelle, il est insoutenable.


Combien de temps supporterons-nous encore ces conditions de vie ?


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