Minnea-Police


Encore un jeune noir tué par la police dans la ville américaine


Dimanche 11 avril à Minneapolis, un jeune homme noir de 20 ans meurt « à la suite d’une fusillade », dit la presse. En fait, au cours d’un contrôle, une policière l’a abattu avec son arme de service. De sang-froid. La police explique ce meurtre en déclarant que la policière a voulu faire usage de son Taser, mais qu’elle s’est trompée et a pris son flingue.

La presse explique encore que Daunte Wright, la jeune victime, a fait l’objet d’un contrôle pour infraction routière, les policiers se sont aperçus qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, ils ont voulu l’interpeller, mais il n’aurait pas voulu. Donc il s’est fait tuer par la police.

Combien de temps avant qu’on lise dans tous les médias que c’était un jeune délinquant problématique ? Le soir même, de nombreux habitant.es ont manifesté et se sont affronté.es avec la police.

C’est dans cette même ville qu’il y a moins d’un an, George Floyd meurt asphyxié sous le poids du policier blanc Derek Chauvin, dont le procès se tient en ce moment même à Minneapolis. Lâché par sa hiérarchie, il sera peut-être un des rares policiers blancs à être condamné pour le meurtre d’une personne noire. Les policiers blancs meurtriers de Bréonna Taylor à Louisville, de Michael Brown à Ferguson, de Tamir Rice (12 ans) à Cleveland… ont tous été acquittés.

Des années de crimes policiers racistes impunis ont donné lieu à des manifestations immenses, des émeutes comme des moments calmes. Joe Biden, nouvellement élu, affirme que, s’il comprend la douleur et la colère des proches de Daunte Wright, cela ne justifie pas les violences. « Rien ne justifie les violences » parait-il. Mais qui est assez arrogant pour demander à des personnes qui subissent le racisme quotidiennement, qui peuvent se faire assassiner par la police sans que cette police ne soit inquiétée par la justice, de se calmer ? Ces images d’émeutes que l’on voit ne sont que le symbole de l’auto-défense de personnes opprimées.

N’oublions pas, lorsqu’on fustige la police raciste des États-Unis, que la police française n’est pas exempte de crimes racistes, bien au contraire. À Nantes, souvenons-nous d’Aboubacar, jeune tué au Breil le 4 juillet 2018, ou encore d’Abou, père de famille assassiné chez lui le 25 novembre 2017.

Et ailleurs, Amine Bentounsi, Zyed et Bouna, Adama Traoré, Lahoucine, et des dizaines d’autres. Les condamnations des policiers sont rares, et quand elles ont lieu, ce n’est qu’après un très long et dur combat des proches. Soutien aux manifestant.es de Minneapolis et d’ailleurs.


Sources et pour aller plus loin :

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