Le procès en appel de «l’affaire du métro» se tient demain

C’était en 2016, pendant le mouvement contre la Loi Travail : un «renseignement anonyme» informe les policiers rennais d’une action de «sabotage» du métro. Des dizaines de policiers organisent un guet-apens aux stations de métro le jour choisi pour des militants et étudiants de Rennes 2 de réaliser une action symbolique : désactiver les bornes servant à composter les tickets grâce à de la mousse expansive pour rendre le métro gratuit.
Les petits groupes de 2 ou 3 personnes, inoffensives, répartis dans différentes stations de l’unique ligne de métro de la ville sont alors victimes d’un dispositif policier ahurissant qui surgit en horde : pas moins de 70 policiers pour arrêter tout le monde. En tout, 20 personnes sont arrêtées, 19 sur place, une autre est arrêtée en bas de chez elle 3 heures plus tard. Toutes seront placées en garde-à-vue et mises en examen pour «association de malfaiteurs». Une accusation délirante et l’ouverture d’une instruction pour 3 bornes de métro bouchées à la mousse expansive…
Mais le plus délirant, c’est que cette action militante, pour revendiquer les transports gratuits, avait été proposée en assemblée générale et validée par la majorité. Il s’agissait bien d’une opération de blocage économique éphémère, dont le but était rejoint par l’intersyndicale et les mouvements de lutte. Bien plus que 20 personnes comptaient participer, comme les actions de blocages traditionnels. Bientôt le GIGN pour arrêter des syndicats qui bloquent un rond-point ?
Les 20 personnes mises en examen sont placées sous contrôle judiciaire pendant de longs mois, sur un dossier misérablement vide mais truffé de mensonges et d’inventions policières, les accusant d’être un «groupe paramilitaire» et de tenir des «réunions conspiratives», relayé par la presse locale qui parle de «casseurs». Du pur fantasme qui fait écho à d’autres affaires : 2 personnes placées sous contrôle judiciaire pour des parapluies et de la peinture à Nantes et poursuivies pour «association de malfaiteurs» avec 3 autres personnes qui avaient un homard, 9 personnes jetées en prison pour «association de malfaiteurs terroristes» sans aucun élément tangible… La répression policière contre les mouvements militants ne tarit pas de moyens.
Le procès de l’affaire en juin 2019 a condamné 19 des 20 personnes pour «association de malfaiteurs» à 4 mois de prison avec sursis ! La dernière a été relaxée. Elles ont également été condamnées à dédommager la société KEOLIS et à des amendes pour avoir refusé les prélèvements ADN. Des condamnations lourdes et insensées pour avoir participé à une action de blocage collective.
L’affaire passe donc en appel demain, 14h, cours d’appel de Rennes. L’enjeu est de défendre les dernières formes de luttes possibles dans l’ambiance sécuritaire actuelle, de défendre la possibilité de revendiquer des droits par des actions symboliques. Défendre le droit de s’organiser, d’appeler à des assemblées générales. Défendre le droit de militer.
Soutien aux 19 !
Lire l’article très bien détaillé de la Défense Collective
Le lien de l’événement Facebook : https://fb.me/e/3KIFKA6IK
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