Procès du « Surf Park » : la justice condamne les défenseurs de l’environnement


5500€ pour quatre personnes ayant voulu défendre un terrain


Le verdict du procès contre des militants écologistes opposés au projet du Surf Park a été rendu le 20 avril. Ils étaient accusés de « violences sur personnes en réunion avec usage ou menace d’une arme », et « d’installation en réunion sur un terrain privé », lors d’un festival en juillet dédié à la préservation de ces terres. Rappelons que les violences ont été commises par une milice pro Surf Park munie de bâtons et de marteaux, fonçant sur les militants avec des tracteurs (voir nos différents articles à ce sujet) ! Quant au terrain, il est voué à la destruction pour construire le « Surf Park », un projet écocide pour permettre aux plus aisés de faire du Surf sur un lac artificiel… à 5 km de la mer. De la pure mégalomanie, qu’ils tentent de justifier de manière indécente en projet « éco responsable ».

Le rendu est écœurant : si les accusés sont relaxés pour les imaginaires « violences », ils ont en revanche été condamnés à 1000 € d’amende chacun pour le délit « d’occupation illicite de terrain d’autrui en vue d’y habiter, ce même de manière temporaire » ! Ils ont également été condamnés à verser 1 500 € de dommages et intérêts à l’agriculteur qui se plaignait de l’occupation du terrain qu’il va détruire. Soit 5500 € en tout : méprisable.

Ce propriétaire terrien détestable s’est lamenté avec des complaintes fallacieuses alors que c’est lui qui a fait appel à la milice de FNSEA pour attaquer les militant.e.s. Par ailleurs, ses hectares de terre qu’il prétend chérir est une location en bail précaire, puisqu’il est voué au bétonnage (les travaux devaient commencer quelques mois après le festival).

Ce verdict est donc doublement scandaleux. D’une part, parce que les faits ne correspondent même pas à la réalité de l’infraction, puisqu’il n’y avait aucune intention d’habiter sur place. D’autre part, parce qu’il fait passer la propriété privée au-dessus de la liberté de manifester. Ladite propriété vouée à disparaître… Ce jugement est inquiétant car il menace toute occupation d’une maison, d’un immeuble, d’un champ, vide et inutilisé, puisqu’il y a toujours un propriétaire quelque part. C’est aussi l’idée d’occuper pour défendre un lieu ou une zone de sa destruction qui est ici criminalisée. Cette condamnation se situe dans la même lignée que les dernières lois anti-squat. Rappelons d’ailleurs qu’en plusieurs endroits, des milices anti-squats armées ont attaqué des habitants et habitantes de logements vides.

L’État s’est doté d’un arsenal juridique gigantesque pour réprimer la contestation dans toutes ses formes. Et il se renforce constamment. Notre force doit venir d’une façon collective de lutter contre toutes formes de répression. Créons des ponts, des liens, entre toutes les formes de lutte, pour ne pas se laisser écraser par la répression.


Les inculpés font appel de ce jugement : solidarité !


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